La ville de Rafaï située à 150 Km de Bangassou dans la préfecture du Mbomou a été prise d’assaut tôt ce dimanche 4 mars 2018 par des hommes armés dont l’identité n’est pas dévoilée. Craignant pour sa vie, la majeure partie de la population s’est réfugiée en brousse.
Selon les informations, les combats ont commencé aux premières heures de la matinée lorsque les assaillants ont fait leur entrée dans Rafaï. Le groupe d’auto-défense de la ville n’a pas attendu pour opposer une résistance farouche.
Rien ne filtre de ce qui se passe dans cette partie du sud-est. Le réseau de téléphonie mobile étant perturbé, il est donc difficile d’avoir de bilan.
« Depuis ce matin, des combats se déroulent à Rafaï. Il est difficile de donner avec exactitude le bilan des dégâts ne-fut-ce qu’humains. Jusque-là, aucune idée sur l’identité des assaillants. Seulement, les affrontements le groupe d’auto-défense de la ville et les envahisseurs« , a expliqué un habitant de Bangassou.
Selon le témoin qui a requis l’anonymat, « Bangassou n’a pas encore enregistré les premiers déplacés » ajoutant que ce serait peut-être ce soir ou encore demain matin que ceux-ci pourront faire leur entrée dans la ville.
La même source jointe au téléphone a aussi indiqué qu’un contingent marocain de la Minusca est basé à Rafaï. Seulement, on ignore tout sur leurs actions de sécurisation, a-t-il fait savoir.
La Minusca promet recourir à la force armée
Le 22 févier 2018, lors de la présentation du rapport d’étape devant les membres du Conseil de sécurité par le Représentant du secrétaire général de l’ONU, Parfait Onanga Anyanga, s’est réjouit de la prise de position de l’Union Africaine face à l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation.
Vendredi 2 mars à Bangui, le chef de la Minusca est allé loin pour dire que cette démarche de l’Union Africaine n’exclut pas l’utilisation de la force par les casques bleus. « Nous allons continuer à utiliser la force les toutefois que nous n’aurions pas d’autres choix que d’y recourir », a martelé M. Onanga Anyanga.
« Nous sommes dans une situation où il y a eu un problème qui est fondamentalement politique au sens large du terme. Il faut donc explorer toutes les possibilités et c’est en cela que nous soutenons l’Union Africaine » a souligné l’onusien. Pour lui : « tous ceux qui n’accepterons pas la main du dialogue qui est tendue par le Chef de l’Etat, tous ceux qui vont s’entêter dans une voie violente, ils auront en face d’eux une communauté non seulement internationale mais une communauté régionale« .
Le Représentant de Antonio Guterres en Centrafrique a clarifié que « le Conseil de sécurité a demandé que l’initiative s’élargisse à toutes les couches de la société centrafricaine pour que ce ne soit plus seulement un débat avec les groupes armés, mais que ce soit une opportunité pour que la société centrafricaine se prononce de façon fondamentale sur les divergences qui peuvent opposer les uns et les autres sur le plan politique«
Parfait Onanga Anyanga a par ailleurs condamné les récentes attaques des groupes armées contre les humanitaires.