Depuis 48 heures, la ville de Bangassou dans le sud-est de la Centrafrique est secouée par des détonations d’armes de tout calibre. Lesquelles alimentent la peur et l’incertitude, bloquant au passage, la relance des activités dans la ville. Apeurées, les populations préfèrent se mettre à l’abri, ignorant ce qui peut arriver d’un moment à l’autre.
Selon un constat de RNL, « des hommes, femmes et enfants avec des bagages en main prennent la destination des villages environnants », certains « traversent carrément à Ndu en RD Congo ».
Autre conséquence de cette psychose dans la ville, l’administration publique est paralysée. Un service minimum est cependant constaté dans le milieu hospitalier.
Dans cette ambiance teintée d’incertitude, les casques bleus de la Minusca multiplient les patrouilles en vue de parer à toute éventualité.
Entre temps, ce 10 mars à Bangassou, la base de l’ONG humanitaire Cordaid a été pillé par des hommes armés assimilés aux autodéfenses. Les informations recueillies précisent que le dépôt des produits pharmaceutiques, des matériels et moyens roulants de cette ONG ont été emportés. Pareil pour MSF dont une partie de la base a également reçu la visite des hommes armés.
Le 7 mars dernier lors d’une marche, les femmes de Bangassou ont dénoncé la passivité de la Minusca. Dans un mémorandum remis aux autorités locales, elles ont revendiqué entre autres, « le redéploiement urgent des FACA, le renforcement de l’effectif des forces de sécurité intérieure, le départ immédiat et le remplacement du chef de base de la Minusca ».
Une situation prévisible selon Benjamin Zanga Béro, député de Rafaï qui déclarait au début du mois de mars sur RNL que « des hommes armés en provenance de Zémio se préparaient à attaquer Bangassou ». Pour atteindre leur but avait-il révélé, ces rebelles devraient passer par la ville de Rafaï dont ils avaient annexés les villages comme « Piamou, Guerekindo, Bangassou et Mogba ».
Un regain de tension pour lequel le gouvernement centrafricain n’a pas encore réagi.