Le bilan encore provisoire des opérations de désarmement des bandes criminelles du PK 5 lancées depuis le 8 avril par la Minusca et les Forces de Sécurité Intérieures (FSI), s’élève à au moins « 30 morts dont un casque bleu rwandais, des dizaines de blessés et des centaines de déplacés ».
Ce 11 avril, des manifestants en colère en provenance du PK 5 ont abandonné 17 corps des civils devant le Quartier Général de la Minusca avant que la Croix Rouge Centrafricaine ne vienne les enlever.
Même si un calme relatif règne dans le 3ème arrondissement de Bangui après la reprise des violences du 10 avril au cours desquelles un casque bleu rwandais a perdu la vie et 9 autres blessés, c’est encore la peur dans le secteur. Les activités commerciales restent tout de même paralysées dans les 3eme et 5ème arrondissements de la Capitale.
Les FACA pas impliquées dans les opérations du PK 5
Le communiqué du ministère de la défense nationale se veut un répondant aux rumeurs et autres informations qui impliquent les FACA dans les opérations encore en cours au PK 5 dans le 3ème arrondissement.
Dans un communiqué publié le 10 avril, le département de la défense précise que le « rôle des FACA n’est pas de nuire à la quiétude de la population ».
Tout en invitant la population à « garder son calme et à ne pas céder à toute intoxication », le ministère de la défense indique que l’information selon laquelle les FACA seraient impliquées dans les opérations de désarmement du PK 5 mardi ne vise qu’à jeter du « discrédit sur les forces intérieures dont leur mission principale est de protéger la population ».
Démenti de l’Ambassade de France à Bangui
Dans la série des réactions relatives aux violences du PK5, l’Ambassade de France dément formellement tout « soutien » au dénommé « force », qui, à travers un tract se prévaut du « soutien de la France ».
« L’Ambassade de France dément formellement tout soutien à l’auteur de ce tract irresponsable et, plus largement, aux groupes armés qui entravent le retour de l’ordre public et entretiennent les violences contre les populations civiles », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Tout en se disant consternée par cette information, l’Ambassade française à Bangui » réitère son plein soutien à la Minusca et à toutes les forces gouvernementales engagées pour le retour de la paix et de la sécurité en Centrafrique »
Fermeté de l’UA et l’ONU
Reçus ce 11 avril par le Président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua, Smail Chergui de l’Union Africaine et Jean Pierre La Croix de l’ONU, appellent les criminels du PK 5 à la cessation immédiate des hostilités. « S’il ya encore des poches ou des criminels qui tiennent en otage les populations, je crois qu’il est tout à fait naturel que la loi puisse maintenant prévaloir », a déclaré Smail Chergui. Un langage de fermeté pour ainsi dire que l’UA et les Nations-Unies ne tolèrent plus les agitations des groupes armés à l’origine de la recrudescence des violences en Centrafrique. Dans un communiqué de presse conjoint signé ce 10 avril, les 2 émissaires apportent leur caution aux opérations entreprises par la Minusca et le gouvernement au PK 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui.
Selon eux, celles-ci visaient à « arrêter les éléments criminels qui mettent en péril la vie de citoyens paisibles, restaurer l’autorité de l’Etat et protéger la population ».
Tout en condamnant les attaques perpétrées contre les casques bleus, ce qui constitue selon eux un « crime de guerre », Smail Chergui et Jean Pierre La Croix lancent un appel au « calme » et demandent aux populations centrafricaines de ne pas être « victimes de rumeurs et de manipulations ».
C’est dans la matinée du 8 avril dernier que la Minusca et les FSI ont lancé une opération de démantèlement des bases de bandes criminelles du PK 5.