Sa déclaration a quelque peu « choqué » une partie de la classe politique centrafricaine ce 20 avril lors de la rencontre du Chef de l’Etat Touadéra avec les Forces vives de la nation. Le Représentant spécial de l’ONU en Centrafrique a confié que « les études les plus poussées dans les situations des pays sortis de crise montrent que lorsqu’une nation se prend en charge résolument, cela prend 40 ans pour qu’elle sorte de là« . Parfait Onanga Anyanga voulait par cette déclaration faire part des enjeux de la crise centrafricaine.
« Nous regrettons la déclaration du Représentant du secrétaire général des Nations Unies qui dit qu’il faut 40 ans pour que la paix revienne définitivement dans le pays« , a déploré le député de Mobaye 1, Aurélien-Simplice Kongbéré-Zingas, secrétaire exécutif de l’association politique Kélémba-PDS.
S’il indique n’avoir pas « compris » le pourquoi de la déclaration de Parfait Onanga Anyanga, le député de Mobaye 1 souhaite que la Minusca mette strictement en application les closes de son mandat « pour ramener la paix » dans le pays.
La Minusca contre la dictature du canon
Le Représentant de la Minusca a par ailleurs rassuré que l’appui de la communauté internationale à la RCA « reste et demeure inconditionnel« .
« Face à l’ignominie de choix aveugles et insensés de ceux dont la force ne se mesure qu’à la taille du calibre qu’ils arborent et à la terreur qu’ils infligent à leurs concitoyens, la République Centrafricaine continue de jouir du soutien unanime du Conseil de sécurité« , a indiqué Parfait Onanga Anyanga.
« Non à la dictature du canon« , c’est le seul mot d’ordre de la Minusca, a ajouté le représentant de la Minusca tout en précisant que « dans ce noble combat pour la paix« , elle ne veut pas être « neutre » en vertu du mandat l’obligeant à « agir » pour ne pas « manquer lourdement » à ses devoirs et au pire des cas être « coupable« .
Dans cette dynamique, renchérit Parfait Onanga Anyanga, le commandant de la force de la Minusca, général Balla Kéita, a fait le déplacement de Kaga-Bandoro le 20 avril dernier pour « éviter que d’autres Centrafricains et d’autres soldats de la paix ne meurent« .
Alors que se réunissaient à Bangui le Président Touadéra et les Forces vives de la nation, la question centrafricaine était également à l’agenda du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix et le commissaire paix et sécurité de l’Union Africaine, Smail Chergui qui ont séjourné à Bangui du 10 au 13 avril dernier, partageaient également leurs impressions sur la RCA au Conseil de sécurité des Nations-Unies.