Le président centrafricain persiste et signe dans sa voie de dialoguer avec les groupes armés, malgré la nouvelle escalade provoquée par ceux-ci. Au cours de sa rencontre du vendredi 20 avril avec les Forces Vives de la Nation à Bangui, Faustin Archange Touadera s’est montré à nouveau ouvert au pourparler. « La voix que j’ai choisie, la stratégie mise en œuvre est la bonne » assure le Chef de l’Etat, estimant que » le dialogue est l’unique moyen de sortie de crise en RCA ».
Cette position, loin d’être une surprise, vient jeter de l’eau froide sur les appels pressants de certains hommes politiques à une action d’envergure contre les groupes armés. « Le bon leader est celui qui a la perception de ce qu’il veut faire pour le mieux-être de son peuple », explique M. Touadera, appelant la nation à la « patience ».
« La fermeté, ce n’est pas crier mais tenir à ce qu’on veut faire »
Alors que le Président Faustin Archange Touadera voit en sa main tendue aux groupes armés une « meilleure voix pour asseoir une paix définitive dans le pays », de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer du Chef de l’Etat plus de fermeté. Partis politiques et sociétés civiles, tous ont dénoncé vendredi 20 avril, lors de cette rencontre avec le chef de l’exécutif centrafricain, un manque de fermeté vis-à-vis des agitateurs, ce qui renforcerait leurs positions et mettrait en danger la nation.
Si l’histoire peut parfois se répéter, « tous les jours, ce n’est pas dimanche », martèle Faustin Archange Touadera. Une manière pour le locataire du Palais de la Renaissance de dire que cette main tendue ne resterait éternellement. Il sollicite par la même occasion, la « confiance des populations ».
Une stratégie saluée par Léa Mboua-Doumta présidente du Parti de l’Unité Nationale (PUN), rejoignant ainsi la position défendue par le Président Touadera.
« La fermeté, ce n’est pas crier mais tenir à ce qu’on veut faire », rappelle Mme Mboua-Doumta, ajoutant que « tous ceux qui, aujourd’hui pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent de notre pays où de nos populations finiront par payer ».
Depuis le début du mois d’avril, des factions ex séléka se sont regroupé à Kaga Bandoro (centre-nord), menaçant de marcher de nouveau sur Bangui. Prenant pour prétexte, les opérations conjointes de désarmement des bandes armées menées par la Minusca et les forces de sécurité intérieure dans le PK5, le FPRC de Nourredine Adam a convoqué une réunion d’urgence des groupes armés ex séléka à Kaga Bandoro. L’objectif, obtenir l’adhésion de tous les mouvements pour lancer une campagne guerrière contre le pouvoir de Bangui. Un » projet funeste qui mènera nulle part » a indiqué le Chef de l’Etat centrafricain, invitant ces bandes armées à revenir dans la « République ».