La coordination de la Société civile de la Ouaka dévoile ce mercredi 16 mai 2018 un chiffre provisoire des dégâts humains de l’attaque des lundi et mardi à Bambari dans la Ouaka. Une dizaine de personnes sont tuées.
« Le bilan fait état de nombreux morts. Une femme a été tuée au quartier Broto sur l’axe Alindao. Le major de l’hôpital de Bambari a aussi été assassiné. Au quartier Sans Monnaie, ils ont tué sept personnes et une à la Gendarmerie » explique Ferdinand Delmas Nzapanaha, coordonnateur de la Société civile de la Ouaka. Faute de se rendre dans des quartiers avoisinant Bornou, le fief des hommes armés de l’UPC, il souligne qu’il y a des morts notamment à Wangayé.
« La population est mise en débandade« , indique-t-il mentionnant que les « 22.000 » déplacés du site Sangaris, à proximité de la résidence du préfet, ont déserté. Ferdinand Delmas Nzapanaha se soucie que plusieurs familles soient dispersées depuis le déclenchement de ces évènements lundi 14 mai.
Le coordonnateur s’indigne du manque de cordon sécuritaire face à ce regain de violence. « A partir de 19 heures 02 minutes, un char du contingent Mauritanien est venu ramener le préfet à leur base, nous ne savons quoi faire » déclare M. Nzapanaha pour qui « la population est abandonnée à son triste sort« .
Selon un humanitaire qui a requis l’anonymat, la majorité de la population s’est réfugiée à plus de 20 Km de Bambari indiquant que les déplacés de Tagbara à Bambari ont libéré le site de la paroisse Notre Dame des Victoires, craignant pour leur sécurité.
Une autre source humanitaire a fait savoir que mardi 15 mai entre 9 heurs 30 minutes et 15h 30, des bases d’ONG nationales et internationales, des édifices religieux dont le cyber de l’église catholique Saint Jean, des maisons des particuliers et des commerces appartenant à des civils ont été pris pour cible et systématiquement pillés.
Toutes les activités sont paralysées dans la ville. Dans un communiqué signé le 15 mai, le Gouvernement a relevé que les éléments armés de l’UPC ont pris d’assaut des bâtiments publics dont la Gendarmerie. La reprise de ce bâtiment a occasionné un mort et un blessé dans les rangs des Forces de sécurité intérieure. Le Gouvernement appelle par ailleurs la population au calme et demande à la Minusca de prendre les mesures qui s’imposent.
En 2016, la Minusca et le Gouvernement avaient déclaré Bambari, ville sans groupes armés. Fondée en 1909, elle a connu des troubles militaro-politiques depuis 2015 après l’évènement de la Séléka.