La première Dame de Centrafrique, Brigitte Touadéra, regrette que la fête des Mères du 27 mai 2018 s’est célébrée de manière particulière en raison de la recrudescence des violences dans le pays. Célébrée autour du thème : « Mères, actrices de la paix et de la cohésion sociale dans la famille et la communauté », Brigitte Touadéra compatit avec des mères qui font la fête, les larmes aux yeux.
« De nombreux ennemis de la paix s’activent à semer la désolation et le désespoir par la mort de nombreux et vaillants filles et fils du pays. A l’occasion de la fête des Mères, les maris, les frères, les enfants, les connaissances des mamans de Centrafrique qui meurent, leurs biens accumulés pendant toute leur vie qui sont détruits », déplore la première Dame qui s’interroge.
« Comment célébrer la fête des Mères dans ces actes habituels ? Comment avoir le cœur à la fête quand ce sont les mamans et les enfants qui paient le fort prix? ».
Mme Brigitte Touadéra donne une coloration « assez particulière » à la journée de la fête des Mères 2018. « Je demande à tous mes enfants de désarmer leurs cœurs, de travailler pour la paix », car pour l’épouse du Chef de l’Etat « l’esprit de vengeance nous conduira dans la spirale de la violence ».
Elle interpelle les mamans de Centrafrique à pleinement jouer leur rôle de mère au sein de la société en multipliant les sensibilisations en faveur d’un retour à la paix. « Je vous exhorte à saisir cette occasion pour rappeler à nos enfants l’importance de la paix dans une famille, dans une communauté, dans un pays », lance Brigitte Touadéra.
La fête des Mères 2018 en République Centrafricaine intervient dans un climat de méfiance. Le 23 mai, l’explosion d’une grenade au Pk5 à Bangui et les tirs d’arme qui ont suivi, ont entrainé la mort de 12 personnes et plusieurs blessés selon la Croix Rouge Centrafricaine. Les 14 et 15 mai à Bambari dans la Ouaka, la ville a été prise pour cible par des éléments armés de l’UPC de Ali Darassa. La Croix Rouge Centrafricaine a dressé un bilan de 32 morts et 23 blessés. Le 1er mai, une attaque d’hommes armés à l’église Notre Dame de Fatima dans le 6ème arrondissement à occasionné des morts dont un prêtre et plus de 200 blessés. Aujourd’hui à Kaga Bandoro dans la Nana Gribizi et à Bria, chef lieu de la Haute Kotto, plusieurs mères sont encore confinées sur les sites des déplacés.