Une opération militaire de l’aviation onusienne a été menée le 31 mai 2018 au chef de la Ouaka dans le centre de la République Centrafricaine. L’appareil de l’ONU a survolé la zone des combats aux environs de 16 heures. Le bilan serait lourd selon certaines sources.
Bien qu’un calme précaire règne ce vendredi 1er juin à Bambari, la tension reste encore vive dans la ville. jeudi, la Minusca a mené un raid aérien. Difficile d’avoir un bilan officiel des affrontements. Une source hospitalière locale parle de soixante sept personnes tuées et dix blessées enregistrées. Quatre individus fuyant les combats pour traverser de l’autre rive à la nage se sont noyés dans la rivière Ouaka. Dix maisons ont été incendiées. Selon d’autres témoins, une bonne partie de la population du secteur – Elevage, zone des raids – s’est réfugiée sur le site de Pk3.
Dans un communiqué publié jeudi 31 mai, la Mission de l’ONU en Centrafrique « déplore et condamne ces violences perpétrées aussi bien par des éléments du Mouvement de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) que par des éléments Antibalaka ».
Dans cette dynamique, « la Mission stigmatise l’instrumentalisation d’une partie de la population par l’UPC, qui les utilise dans le but d’entraver l’action de sécurisation de la ville de Bambari par les forces de sécurité intérieure et la Minusca« . Le document insiste sur le fait l’approfondissement des divisions intercommunautaires entretiennent « une violence cyclique à travers des actes de revanche« .
Les tirs d’arme de guerre visant les institutions de l’Etat et les quartiers généraux des Forces de sécurité intérieure ont été relevées. « La Minusca dénonce les attaques perpétrées par l’UPC contre les bâtiments des forces de sécurité intérieure centrafricaine et toutes les institutions qui incarnent l’autorité de l’Etat dans la ville de Bambari« .
Le communiqué de la Minusca prévoit le redoublement « d’efforts » conjointement avec les forces de sécurité intérieure pour stabiliser la ville de Bambari et « créer les conditions d’un renforcement de la présence de l’Etat » pour une meilleure sécurisation de toutes les populations sans distinction.
Le presbytère de la cathédrale de Bambari attaquée
Une dizaine de combattants assimilés à des éléments de l’UPC s’en sont pris aux quatre prêtres habitant dans ce bâtiment à Saint Joseph mercredi. Les assaillants ont investi les lieux aux environs de 11 heures. Les prêtres ont quasiment dépouillés de leur bien personnel. Certaines indiscrétions font état de l’enlèvement de deux abbés par ses éléments armés. Information infirmée par l’évêque du diocèse de Bambari, Monseigneur Richard Apora.
De source militaire, Stubbins Nicholas, un photographe-reporter d’origine australienne, travaillant pour le compte de Kiev-Press basé en Egypte, en mission dans la ville, a aussi été kidnappé.
Des habitants joints au téléphone expliquent que les pillages se sont multipliés dans la ville depuis le déclenchement des récent évènements qui ont occasionné des morts et des blessés. Difficile jusqu’à lors de donner un bilan exact. L’attaque du presbytère de Saint Joseph intervient deux semaine après celle de l’église Saint Jean et du Centre Pastoral Abbé Lazare.
OCHA indignée par les violences à Bambari
Le Bureau de la Coordination des Organisations Humanitaires déplore les actes de violence et pillage dont font l’objet les organisations qui œuvrent dans le centre du pays ainsi que les agressions de son personnel à Bambari.
Neuf locaux de ces organisations et celui de la Commission Nationale des Réfugiés (CNR) ont été pillés au cours de ces nouvelles violences du mois de mai. Jeudi dans un communique de presse, sa coordonnatrice, Najat Rochdi, a regretté les actes « répétés (…) lâches » qui empêchent la capacité de « mobiliser les fonds« .
« Ces actes violent le droit international et pénalisent en premier lieu les populations vulnérables affectées par la violence », fait savoir Najat Rochdi.
MSF, victime des récentes agressions, réduit ces activités à Bambari. L’organisation indique que « cette attaque est inadmissible et constitue une entrave aux activités médicales dans la région de la Ouaka« . Le chef lieu de la Ouaka compte près de 37.000 personnes déplacées internes réparties dans 9 sites.