Des experts du comité de sanction du Conseil de sécurité des Nations Unies venus de New York, des responsables de la Minusca et le Gouvernement évaluent ensemble mercredi 13 juin 2018 le régime de sanction sur l’embargo des armes à destination de la République Centrafricaine. La ministre de la Défense Marie Noëlle Koyara et son collègue de la Sécurité publique, Henri Wanzé Liguissara demandent au comité des experts onusiens de plaider pour l’allégement de l’embargo sur les armes pour faciliter le redéploiement des Forces de défense et de sécurité sur le territoire national.
David Biggs, Spécialiste des affaires politiques à la Division des affaires du Conseil de sécurité au Département des affaires politiques, rassure les deux membres du Gouvernement que leur mission à Bangui ne consiste pas à « discuter une sorte de modification de l’embargo« . Pour l’onusien « l’embargo n’empêche pas les FACA ni les Forces de sécurité intérieure de s’équiper« . La sanction du Conseil de sécurité de l’ONU vise plutôt à « accompagner les autorités centrafricaines dans un cadre qui permette de minimiser les risques de prolifération des armes« .
« Je crois que c’est bien clair qu’on ne veut pas empêcher le Gouvernement de recevoir des armes. On veut partir du processus de la Réforme du secteur de la sécurité« , explique David Biggs qui pense profiter de ce rendez-vous avec la partie centrafricaine « pour voir comment on peut améliorer l’efficacité de l’embargo » en vue d’une bonne « gestion » mais aussi avoir « la traçabilité« .
Depuis le déclenchement de la crise en 2013 avec l’avènement de la Séléka, le secrétariat de l’ONU a enregistré « 52 requêtes d’injonction pour 42 notifications » expliquant que le comité des sanctions a recensé « près de 3500 armes légères et à peu près 7 milliards de munitions« .
M. Biggs précise que le but du déplacement de Bangui est de faire le point sur « le paragraphe 43 de la Résolution 2399 du Conseil de sécurité adoptée le 30 janvier 2018 qui demande que le secrétariat fournisse des critères qui permettraient d’évaluer les mesures de l’embargo sur les armes et les progrès accomplis dans la réforme du secteur de la sécurité y compris celle des FACA et des FSI compte tenu de leurs besoins« .