Les habitants de Ngaoundaye dans l’Ouham-Péndé (au nord-ouest) de la République Centrafricaine, se disent exaspérés des violences dont ils font quotidiennement l’objet. Pas un jour ne passe sans que les combattants de la Séléka ne commettent des exactions.
L’insécurité est permanente dans l’ensemble de la sous-préfecture. De Ngaoundaye à Ndim en passant par Dilouki et Koné-Mbamé, la population vit la peur au ventre. L’absence totale de l’autorité de l’Etat dans la région est exploitée par les hommes armés qui font leurs lois. Rackets, passages à tabac, viols, vols à main armée, bref ! Autant de sévices subits au quotidien par les Centrafricains.
« Sur le plan sécuritaire, les gens ne vivent pas dans la quiétude. La zone est vraiment occupée par les ex-Séléka. La population ne peut pas aller au champ. On vit dans une insécurité totale. La mairie ne fonctionne pas, la localité est abandonnée« , confie un homme joint au téléphone dans la ville de Ngaoundaye.
Sur les différents axes qui relient les villes de la localité, les passants sont systématiquement dépouillés de tout. « Les frais de formalité sont fixés à 1000 francs Cfa pour les conducteurs de motocyclette et 500 francs pour les cyclistes. Les véhicules de transport paient la somme de 25.000 francs Cfa« , explique sous le couvert de l’anonymat un autre habitant de Ngaoundaye. Ce témoin ajoute que « les ONG sont parties de la ville » à cause de la menace des hommes armés.
Le 17 mai 2018, le Mouvement Patriotique pour le Centrafrique du chef de guerre Mahamat Al Khatim, a publié un communiqué pour annoncer le contrôle de 14 localités de Paoua dans l’Ouham-Péndé. Il s’agit de Pougol, Lémouna, Béni, Béidaka, Bémal, Bétoko, Beyboura, Bédaya, Gouzè et Pendé ainsi que les villes de Nana-Baria, Gadoulou, Bessè et Bafara dans l’Ouham. Difficile pour le moment de dire si ces exactions sont l’œuvre de ce mouvement armé.