Mardi 10 juillet à Bangui, la Commission Episcopale de Centrafrique (CECA), regroupant les Evêques du pays, dit ne pas se reconnaitre dans un communiqué incitant à la haine signé du mouvement : « la ligue de défense de l’église« . Ce message circule depuis 48 heures sur internet. La réaction de la CECA intervient pour couper court à ce projet d’incitation de la communauté chrétienne à la vengeance. Les évêques appellent la population à ne pas céder à la manipulation des ennemis de la paix.
« Les évêques de Centrafrique ont été indignés par ce communiqué issu à d’une organisation dénommée « la ligue de défense de l’église » en Centrafrique. Dans ce communiqué, les projets que cette ligue prétend réaliser sont contraires à l’évangile, aux aspirations de l’église et à son engagement ici en Centrafrique« , a précisé Père Joseph Tanga Koti, secrétaire général de la CECA.
Le prêtre rappelle que la crise que traverse la République Centrafricaine n’est pas confessionnelle. Il appelle les chrétiens à doubler de vigilance. « Les évêques de Centrafrique voudraient que les Centrafricains soient très vigilants. Il y a toujours les ennemis de la paix qui voudraient créer un conflit entre les chrétiens et les musulmans pour conclure qu’en Centrafrique chrétiens et musulmans ne peuvent plus vivre ensemble« , a-t-il prévenu.
Le communiqué prétend dénoncer l’immobilisme des autorités nationales et des responsables de l’Eglise catholique face aux violences à l’endroit des prêtres, religieux, pasteurs, « qui ont été assassinés », selon le document « au vu et au su de tout le monde ». Pour la CECA, l’Eglise catholique ne peut en aucun cas entretenir une quelconque collaboration avec un tel mouvement.
Le même communiqué a fait l’objet d’une réflexion regroupant ce 10 juillet à Bangui l’Association des blogueurs centrafricains (ABCA), le Haut conseil de la communication (HCC), l’Association des radios communautaires (ARC), la Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique (COMUC) et la Ligue des droits de l’homme. A l’unanimité, ils ont condamné un tel contenu incitant à la violence communautaire et confessionnelle.