Malgré la restauration de l’autorité de l’Etat à Bozoum dans l’Ouham-Péndé, la machine judiciaire tarde à se remettre en marche dans cette ville du nord de la République Centrafricaine. Les portes du Tribunal de Grande Instance sont toujours fermées.
Le palais de Justice n’est pas opérationnel depuis le déclenchement de la crise dans la ville, laissant du coup libre cour à la justice populaire. Les litiges sont gérés par les forces de sécurité intérieure notamment la police et la gendarmerie, taxées par la population d’être à l’origine des rackets. Les plaignants ne comprennent pas pourquoi ils doivent verser les frais de convocation. A cela s’ajoutent le clientélisme, le favoritisme et la corruption. Ces comportements conduisent à une perte de confiance en la justice centrafricaine et créent le sentiment de se faire justice soi-même
Certains policiers et gendarmes expliquent que les frais des convocations permettent de faire fonctionner les différents services. Le commissariat de police et la brigade de gendarmerie dépourvus de moyens, gardent parfois à vu au-delà de trois jours renouvelable une fois comme le prévoit la loi. Certains cas jugés délicats sont orientés à Bouar dans la Nana Mambéré pour que justice soit rendue. La population de Bozoum sollicite du Gouvernement le redéploiement des autorités judiciaires et appelle par la même occasion les personnes de bonne foi à réhabiliter la maison d’arrêt de la ville.