Le président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Joseph Binguimalé, déclare « n’avoir peur de rien et reste serein, quant au travail accompli sur la publication des résultats provisoires du double scrutin du 23 janvier dernier ».
Interrogé par Radio Ndeke Luka, il réagit ainsi à l’action en justice que 3 candidats malheureux à la présidentielle entendent intenté contre lui pour fraudes massives, au sortir de ces élections. Il s’agit de Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), Ange Félix Patassé ancien chef d’Etat, candidat indépendant et Emile Gros Raymond Nakombo du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC).
Pour Joseph Binguimalé, « c’est une surprise d’apprendre ces accusations », car, poursuit-il, « toutes les garanties liées à la transparence voire la crédibilité de ces élections, garanties imposées par les parties prenantes au processus électoral, ont été respectées ».
Le président de la CEI précise que si ces candidats sont « honnêtes », « ils ne devraient pas parler de fraudes », surtout que « les opérations des élections se sont déroulées en présence des observateurs internationaux et diplomates accrédités en Centrafrique ».
Il reconnait toutefois que « c’est de bonne guerre, et ces candidats malheureux sont dans leur droit le plus absolu pour se défendre ». Toutefois rassure-t-il, « les erreurs du 1er tour seront corrigés surtout au plan logistique pour une meilleure tenue du second tour des législative, qui auront lieu bientôt ». Il s’est refusé pour le moment à fixer de date.
Les trois plaignants estiment que la CEI a favorisé le président sortant François Bozizé du parti Kwa Na Kwa (KNK), vainqueur dès le 1er tour avec 66,8% de voix, accompagné de 26 députés sur 105 que compte l’Assemblée Nationale.
Par ailleurs, les résultats aux législatives ont provoqué mardi 8 février, un tollé à Ndele (nord du pays). Selon le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville, « les électeurs du candidat du MPLC qui a obtenu 47% contre 42 face à celui du KNK censé disputer un second tour, ont marché pacifiquement pour protester contre le passage en force de leur adversaire au 1er tour proclamé vainqueur par la CEI ».
Dans un mémorandum adressé aux autorités locales, les manifestants ont dit « « non au hold-up électoral, non à la dictature et à la manipulation du régime en place. Ils exigent de la Cour constitutionnelle le respect du verdict populaire et non l’imposition d’un homme au détriment d’un élu au parlement ».
Les agents recenseurs de Yaloké vers une grève
189 agents recenseurs de YALOKE (ouest du pays), menacent d’entrer en grève et exigent de la Commission Electorale Indépendante (CEI) le versement du reliquat de leurs indemnités qui s’élèvent selon eux à 3 326 400 FCFA.
La revendication de ces agents intervient quelques jours après la proclamation des résultats provisoires du double scrutin du 23 janvier par la CEI.
Selon Rufin Saté, délégué de ces agents en mission à Bangui et interrogé par Radio Ndeke Luka, « plusieurs contacts infructueux ont été pris par la CEI locale ». Seulement, précise-t-il, « un préavis de grève est déjà déposé à la coordination centrale de la CEI à cet effet ». Il conclut que « si le gouvernement et la CEI ne donnent pas une fois de plus une réponse favorable, une grève sera entamée lundi 14 février ».
Il y a 2 semaines, les agents recenseurs de Bangassou dans le Haut Mbomou (est) ont eux-aussi brandi la menace d’une grève pour les mêmes raisons. Les opérations du recensement électoral se sont déroulées depuis plus de 3 mois.