Depuis début 2018, avec l’occupation de la commune de Bémal dans la sous-préfecture de Paoua par les éléments armés du Général Bahar, l’année académique 2017-2018 n’a pas été observée avec succès. Les violences ont perturbé le calendrier scolaire.
C’est une année blanche qui ne dit pas son nom pour les élèves des villages centrafricains frontaliers du Tchad. Les écoles sont saccagées voire pillées. Les parents d’élèves sont en fuite, certains élèves ont été tués. Ce sont les quelques images qui illustrent la crise qui a duré près de 8 mois dans cette localité.
L’unique école mixte de Bémal située à environ 12 km du Tchad, regorge un nombre pléthorique d’élèves pour un seul enseignant titulaire. « 940 élèves pour 6 enseignants dont un titulaire« , s’est plaint Benoît Bédoumndé, le Directeur.
Sur le visage des enfants se lit une réelle volonté d’étudier même si l’année académique est officiellement close. « Les enfants ont la volonté de fréquenter. J’ai plaidé auprès du chef secteur pour l’organisation des cours de rattrapage en attendant la rentrée des classes« , a indiqué M. Bédoumndé.
Un autre danger, celui de la déperdition scolaire chez les filles. Selon certains humanitaires, 2 filles sur 5 ne fréquentent pas à cause de l’instabilité sécuritaire d’une part et du mariage précoce d’autre part.
« Le gros problème demeure l’éducation des filles. Ici, quand la fille a atteint l’âge scolaire, les parents disent que l’école est faite pour les garçons et les filles pour les travaux champêtres et autres« , a souligné le Directeur de l’école Mixte de Bémal.
Depuis mars 2018, Paoua-centre a retrouvé sa quiétude grâce au déploiement des Forces Armées Centrafricaines. Par contre, les villes périphériques, à l’exemple de Bémal, continuent de faire face à l’insécurité.