Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies en Centrafrique (OCHA) s’est indigné face aux multiples attaques visant les acteurs humanitaires à Bria dans la Haute Kotto. Son coordonnateur, Najat Rochdi, pointe du doigt les groupes armés encore actifs dans cette préfecture.
Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca, Najat Rochdi, coordonnateur humanitaire s’est dit choquée du comportement des groupes armées auteurs des pillages des locaux des acteurs humanitaires plus précisément à Bria, chef lieu de la Haute Kotto.
« A Bria après ce qui s’est passé, la situation s’est beaucoup détériorée« , a relevé Najat Rochdi soulignant que cet acte empêche la population affectée par la crise d’avoir accès à « l’assistance nécessaire« .
Pour l’onusienne, « les humanitaires ont été victimes de plusieurs attaques » souvent accompagnées de « vols très importants de l’assistance humanitaires qui devaient aller à la population« .
« En tant que coordonnateur humanitaire, je suis révoltée, très en colère parce qu’on vole l’assistance à la population« , a clairement martelé Najat Rochdi face à la presse. Elle a estimé que « quand on vole des camions du Programme alimentaire mondial, on enlève de la bouche de la population la nourriture qui leur permet de survivre. Quand on vole des médicaments à des ONG humanitaires, on les empêche d’apporter les soins nécessaires à des personnes qui risquent de mourir« . Cette situation selon elle a obligé des organisations non gouvernementales « de temps en temps de suspendre temporairement leurs activités » ce qui est « impensable« .
Le 6 septembre 2018, la tension est montée d’un cran entre deux groupes rivaux à 7 Km du centre-ville de Bria dans la Haute Kotto. Les dégâts humains collatéraux ont affecté le centre de la ville. 12 personnes parmi lesquelles 10 femmes ont été tuées à proximité du site des déplacés de Pk3.
Déjà le 25 août, Bria est replongée dans une impasse sécuritaire et humanitaire après les violents affrontements qui opposaient les éléments du FPRC et une faction Antibalaka. Des barricades ont été érigées non loin du site de Pk3, réduisant la circulation des personnes et des biens, et par la même occasion celle des humanitaires. Des vols à mains armées, tortures, kidnapping et autres types d’agressions ont été perpétrés par ces éléments armés sur les passants.
Au cours de ce mois, Najat Rochdi a classé la République Centrafricaine au 3ème rang des pays au monde les plus dangereux pour les opérations humanitaires. Selon elle en 2018, six acteurs humanitaires ont été tués dans l’exercice de leur fonction. 205 incidents ont affecté les humanitaires soit un incident au quotidien. Plus de 80% des vols et agressions ont été également enregistré en 2018.