La consommation abusive de produits toxiques et de stupéfiants reste un problème de société en République Centrafricaine. Selon les responsables sanitaires 70% des jeunes consultés à Bangui présentent des problèmes mentaux. Certains sont hospitalisés à la psychiatrie de Bangui. Une situation dénoncée ce 15 octobre à l’occasion de la journée de la lutte contre la toxicomanie.
Le constat est amer. Les produits toxiques se vendent au grand dam des autorités compétentes. Dans les marchés de Bangui, des médicaments comme le chakapain, le tramol et les boissons frelatées, emballées dans des sachets en plastique comme Chef, Score, Lion et plusieurs autres stupéfiants sont vendus à ciel ouvert. Les jeunes de la capitale en consomment en grande quantité.
« Le rouge et le chakapain sont contre les douleurs. Certaines personnes en consomment en grande quantité et cela devient leur drogue« , a expliqué un habitant du quartier Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui. Pour lui, de nombreux jeunes « peuvent avaler de trois à cinq comprimés sur le champ« .
Pour les psychologues, les consommateurs ignorent les effets néfastes de la consommation de ces produits sur l’organisme. A Bangui, environ 70% des jeunes consultés sont suivis par le centre de la psychiatrie.
« Il y a une catégorie de ces malades, 70%, qu’on appelle les toxicomanes ou les poli toxicomanes qui consomment les produits hallucinogènes ou substances psycho-actives. C’est ça qui entraine les troubles de comportement« , a indiqué Nathalie Koutou, major du service de la psychiatrie.
Chaque Jeudi, une causerie débat est organisée par l’Association de Lutte contre la Toxicomanie chez les Jeunes. Ismaël Louis Fernandez Ngondjo-Toukam, Technicien supérieur en psychiatrie et l’un des organisateurs de ces entretiens souligne que plusieurs facteurs justifient la consommation de ces stupéfiants.
« Les uns parce qu’ils n’ont rien à faire, d’autres par convoitise ou par suivisme. Chez certains adultes, c’est pour bien faire l’amour avec la femme« .
La toxicomanie est due à la consommation abusive des substances comme la drogue, les stupéfiants qui créent un état de dépendance psychique et physique. La journée du 15 octobre vise à sensibiliser les populations sur les méfaits de ces produits. Elle est passée inaperçue en République Centrafricaine.