Le Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (CNHUB) a enregistré de janvier à octobre 2018, 957 cas de malades mentaux. 323 adolescents de moins de 15 ans sont répertoriés selon les responsables sanitaires. Le Ministère de la santé tire la sonnette d’alarme.
« Nous enregistrons au niveau de nos formations sanitaires notamment au service de la psychiatrie, un nombre grandissant de personnes souffrant de troubles mentaux, particulièrement les adolescents. En 2018, sur 957 cas enregistrés attribuables à la toxicomanie, 323 sont des adolescents« , précise Docteur Pierre Somsé, ministre de la Santé Publique et de la Population.
La consommation des produits toxiques et des stupéfiants est principalement à l’origine d’après les spécialistes de santé de la montée croissante des malades mentaux dans la capitale centrafricaine et les localités avoisinantes. Et pour le membre du gouvernement « cet aspect fait du problème un vrai fléau social, un danger, une menace à la santé publique et au développement de la République Centrafricaine« .
Les drogues telles que le cannabis, le tramadol, la cocaïne, la nicotine, le valium et le chakapain sans oublier les boissons alcoolisées frelatées comme chef, lion d’or sont vendues anarchiquement sur les marchés de Bangui et aux abords des avenues.
« Nous savons que la société est inondée de faux médicaments, de psychotropes auxquels se livrent toutes les couches sociales et particulièrement les jeunes en quête de distraction. On a aussi la consommation de l’alcool qui prend de l’ampleur« , a expliqué le ministre Pierre Somsé, mentionnant que le gouvernement attache une importance particulière à la santé mentale.
« Je voudrais déclarer l’engagement du gouvernement à travers le Ministère de la santé à appuyer cette initiative qui consiste à sensibiliser la population sur les danger de la toxicomanie« .
Une piste de solutions à la toxicomanie
Selon les responsables du service de la psychiatrie au Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui, 70% des jeunes consultés, présentent des troubles mentaux et sont pris en charge.
Mis en place en octobre 2018, les Frères de la Charité Fracarita ont formé 40 jeunes leaders sur la prévention des conséquences de la toxicomanie. Pour le directeur du centre d’écoute psychosociale de Bimbo, Séraphin Tshijika Mbumba, « quand les jeunes utilisent des drogues et l’alcool, ils n’arrivent plus à se contrôler, c’est une perte pour les familles et le pays ».
Le point focal de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie au Ministère de la santé publique, Docteur Abel Namsenmo, a indiqué que « si les jeunes se livrent à la consommation des stupéfiants et autres, il faut s’attendre aux conséquences sur leur santé ».
La consommation abusive de produits toxiques et de stupéfiants reste un problème de société en Afrique.