Le Fonds National de l’Environnement (FNE) a réussi à contraindre les responsables des sociétés minières et forestières actifs à se conformer aux textes régissant les exploitations en Centrafrique. Le Directeur Général du FNE, Fleury Junior Pabandji reconnait les exploitations minières et forestières influencent sur la population des zones desdites localités.
Au mois de juillet 2018, le Directeur Général a effectué une tournée dans plusieurs villes du pays où s’exploitent les mines d’or, de diamant et les forêts. Fleury Junior Pabandji présente un bilan satisfaisant par rapport au recouvrement des taxes et amandes.
« Aujourd’hui, certaines sociétés commencent à se mettre en règle notamment les sociétés minières basées à Nola, Bayanga, Boda. Elles paient les taxes et les pénalités qui leur ont été infligées. A 80%, nous avons pu ramener ces sociétés à se conformer aux textes réglementant les études d’impacts environnementaux« . Fleury Junior Pabandji compte poursuivre le travail pour contraindre les sociétés récidivistes à s’exécuter.
A Nola dans la Sangha-Mbaéré, le Directeur Général a touché du doigt les impacts environnementaux. Il reconnait qu’il est impératif de protéger les habitants « exposés à tous les dangers » liés aux effets de ces exploitations ceci avec l’implication des autorités locales.
Fleury Junior Pabandji précise qu’avec le département, les fonds collectés à savoir taxes et amandes, vont servir à faire face à ces dangers environnementaux. « Nous sommes très conscient de la situation qui prévaut à Nola« , a-t-il fait savoir avant de relever que « les dégâts sont énormes« .
Pour lui, « la plupart des sociétés qui exercent dans ces zones ne respectent pas les normes environnementales » expliquant que « certains transforment toute une forêt en un village, d’autres deviennent les cours d’eau de leur lit initial« . Une exploitation qu’il qualifie de « dégâts considérables« .
Selon le Directeur général du FNE, les sociétés forestières et minières exploitent dans la seule intention de tirer des bénéfices, ceci au détriment du contrat et permis d’exploitation. Il appartient aux fonctionnaires et agents de l’Etat de les recadrer en vertu des textes en vigueur. « La question de l’environnement n’est pas une affaire du Ministère des Mines« , a lâché Fleury Junior Pabandji.
Face à l’ampleur des dégâts, il revient à l’Etat de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger l’environnement.
Une plateforme désormais favorable à la protection de l’environnement
La plateforme de lutte contre la criminalité forestière, faunique et environnementale en République Centrafricaine a été mise en place à Bangui. Les membres, une trentaine issue de différents départements ministériels ont été formés les 18 et 19 octobre par l’Interpol.
« Il est question de renforcer leurs capacités afin de leur permettre de développer des synergies. Plusieurs communications sont dispensées et ont porté sur les questions de droit, de conflits, des ressources naturelles. Ces modules permettent de les édifier. La plateforme est appelée à recenser les différents problèmes et comment ils entendent développer leur lutte contre la criminalité » a soutenu Jean Jacques Urbain Mathamalet coordonateur de CIEDD, un des organisateurs de l’activité.
La République Centrafricaine est membre du Conseil exécutif de l’Interpol. Des recommandations seront formulées à la fin des travaux pour l’ébauche de la stratégie de lutte contre la criminalité forestière, faunique et environnementale.