Plus d’une trentaine de mineurs sont détenus à la maison carcérale de Ngaragba dans la capitale centrafricaine. Des enfants de moins de 18 ans condamnés, se retrouvent en même temps incarcérés avec des adultes dans l’établissement pénitentiaire. Situation qui ne semble pas inquiétée les autorités centrafricaines.
Selon les informations, la cohabitation entre mineurs et adultes dans les prisons viole le code pénal en son article 9, précisément.
« Lorsqu’un mineur de moins de 18 ans aura commis une infraction, il sera déféré au Juge des enfants qui informera avec tous les pouvoirs du Juge d’Instruction et pourra ensuite : soit condamner le mineur aux peines portées par le présent code ; soit le condamner à une peine inférieure dont le minimum sera celui de peines de simple police ; soit ne prononcer aucune condamnation et prendre toutes mesures qu’il jugera utiles pour assurer l’amendement du mineur et sa rééducation. Toutefois, le mineur âgé de moins de 14 ans ne pourra faire l’objet que de mesures de rééducation dans les conditions fixées par une loi particulière« .
Le voisinage entre mineurs-adultes constitue une entrave à la rééducation des premiers. « Généralement, le traitement des mineurs n’est pas dans un établissement pénitentiaire. Il y a des prisons spécialisées pour accueillir ceux qui sont en conflits avec la loi. Le traitement particulier vise la réinsertion et la rééducation« , a expliqué le magistrat Flammarion Goba, Directeur général des services pénitentiaires de Centrafrique.
Par manque de structures adéquates, les mineurs sont incarcérés avec les adultes à Ngaragba. « Dans le contexte de la RCA, nous sommes obligés de procéder par séparation des quartiers mineurs-adultes« , a indiqué Flammarion Goba, précisant par ailleurs que : « Bientôt, il va y avoir une nouvelle prison. Le site est identifié sur la route de Boali. Les études de faisabilité sont terminées. On va aller vers les bailleurs de fonds et les partenaires pour voir dans quelle mesure, une prison moderne va sortir de terre dans les trois années à venir« .
A la Direction des Services de Police Judicaire (DSPJ), des enfants en garde à vue se retrouvent également dans la même cour avec les adultes détenus pour des raisons de viols, crimes ou de sorcellerie. Cette cohabitation avait déjà fait perdre la virginité à une mineure maintenue dans les geôles de la DSPJ communément appelée Brigade criminelle.