Depuis les évènements militaro-politiques de 2013, les entreprises de développement des cartes photos très sollicitées jusqu’en 2010, perdent de plus en plus leur clientèle. Quelles en sont les causes ?
Il suffit de se rendre au centre-ville à Bangui pour constater que les laboratoires de photographie sont moins fréquentables. « Avant les studios étaient pleins. Quand on arrivait il y avait du monde. Ces derniers temps, ces studios ne reçoivent pas beaucoup de gens« , a fait savoir Pépin Chanel, technicien à Photo Sun. Pour lui : « les causes sont nombreuses et liées au phénomène des imprimantes et des particuliers qui ont des appareils portables avec lesquels ils font le travail« .
Ces dernières années, les photographes deviennent de plus en plus autonomes. Beaucoup sont munis d’une petite imprimante leur permettant de développer sur place les cartes photos. « Dans une cérémonie, s’il y a des gens qui sont pressés de prendre leurs cartes, je les imprime sur place et très rapidement« , a expliqué Georges Ngnikoli, un autre photographe au centre-ville.
Selon certaines informations, si les photographes ne fréquentent plus assez les studios photos, c’est qu’ils sont de moins en moins sollicités. « Dans les cérémonies, les gens préfèrent utiliser leurs téléphones portables« , a indiqué Clovis Mandaba, photographe au centre-ville.
« J’utilise un Android, je n’ai pas besoin de faire recours à un photographe« , a lancé Jean Sébastien Feïnam, un jeune rencontré au niveau du Bureau d’affrètement routier centrafricain (BARC).
Avec la faible recette générée par les laboratoires de photographie, leur fonctionnement est perturbé, obligeant certaines entreprises à compresser leur personnel. « Nous dépendons des recettes pour être payés. Mais les laboratoires ne font pas de recettes, nous ne sommes pas à l’aise« , s’est plaint un des laborantins sous le couvert de l’anonymat.
Cette situation a contraint des entreprises comme Photo Convenance, Eclair, Fidélité, Salut Le Copain, Casa Photo pour ne citer que celles-là, à déclarer faillite avec le début de l’ère numérique. Un danger encore potentiel pour les laboratoires actuellement existants.