Depuis leur retour au mois d’août dernier dans l’ouest du pays, les éleveurs peuhls sont pris en étau par les groupes armés. Ces derniers collectent des bœufs et exigent de fortes rançons par troupeau comme taxe d’installation. Une situation décriée par ces éleveurs.
Depuis deux mois, les éleveurs peuhls retournés subissent des exactions sur le territoire centrafricain. Selon les témoignages de sources locales, les hommes en arme exigent un bœuf et une somme de 100 mille francs par troupeau avant toute installation dans la zone sous leur contrôle.
Le phénomène dénommé « djiaka » en peuhl représente la récompense en contre partie de leur sécurité face à toute agression. Une race d’éleveurs peuhls, Alagama, est la plus ciblée par ces rackets. Certaines sources expliquent que de nombreux éléments armés de 3R multiplient les déplacements de Nguia-Bouar à Amadagaza à leur poursuite. Plusieurs troupeaux boeufs saisis sont conduits chaque semaine de Godrot, Niem-Yéléwa et Kouï vers d’autres villes l’intérieur de la République Centrafricaine.
A ce phénomène, s’ajoutent d’autres rackets de la part de certains autorités locales et leaders communautaires. Ils fournissent de faux papiers à ces éleveurs peuhls pour collecter des bêtes et exiger de fortes sommes d’agent comme droit de pâturage. Selon le président de la Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC), Amidou Farikou, Maire de la commune d’élevage de Godrot, seul le service d’élevage et les autorités municipales sont habiletés à prélever des taxes.
Beaucoup d’éleveurs sont contraints de quitter l’ouest pour le sud de la RCA et d’autres rebroussent chemin vers le Cameroun. Ils déclarent avoir subi des rackets des autorités camerounaises durant leur refuge dans ce pays voisin. Ces éleveurs demandent au Gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji de trouver des moyens pour les mettre à l’abri de ces menaces.