La première comparution de Alfred Yékatom Rombhot, ancien chef milicien antibalaka va se tenir ce 23 novembre 2018, à la Cour Pénale Internationale (CPI).
Rombhot se présentera devant le juge unique de la Chambre Préliminaire ce vendredi. L’ancien député de Mbaïki 2, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international « pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » commis entre décembre 2013 et août 2014 en Centrafrique.
Il « aurait commandé un groupe d’environ 3 000 » miliciens antibalaka, selon l’accusation de la CPI. Il pourrait être responsable de « meurtre », de « tortures et traitements inhumains », de « mutilations », d’ « attaque intentionnelles contre la population civile ». Actes commis à Bangui et dans la préfecture de la Lobaye (Sud), toujours selon la CPI.
La Chambre préliminaire II est composée du Juge président, Antoine Késsia Mbé Mindua, assisté par les juges Tomoko Akane et Rosario Salvator Aitara.
Entre autres, Fatou Bensouda, procureur de la CPI, est satisfaite du transfèrement de Alfred Yékatom. Elle promet de « poursuivre sa quête de vérité et de justice ». « La remise de ce suspect fait avancer la cause de la justice en République centrafricaine », a-t-elle estimé dans un communiqué, la nuit du 17 novembre.
Des voix s’élèvent encore contre l’extradition de Rombho
Un mouvement de la société civile de la diaspora de France, « Touche pas à ma Constitution », a apprécié à sa juste valeur ce transfèrement du député de Mbaïki2 à la CPI. Par contre, « il revient à la Cour Pénale Spéciale sur place (RCA) qui est une juridiction hybride de mettre la main sur Yékatom », a relevé Luther Godfroy Gondje-Djanayang, coordonateur du mouvement «Touche pas à ma Constitution».
Toutefois, il considère cette extradition comme un message fort à l’endroit des chefs rebelles qui circulent encore librement. « Il ne faut pas que cela se résume à Alfred Yékatom, que cette action puisse mettre tous les chefs de guerre devant leur responsabilité, pour qu’ils soient comparés devant la justice, vu leurs actes qui ont dévasté de manière apocalyptique le pays », a-t-il lancé.
Ancien Chef de l’armée centrafricaine, Alfred Yékatom Rombhot a été arrêté fin octobre après avoir tiré des coups de feu dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale Centrafricaine.