Une semaine après l’ouverture de la COP 24, les Etats restent divisés sur le rapport d’expert de contenir le réchauffement climatique au dessous du seuil de 2°. Une illusion pour les scepto-climatiques à savoir les Etats Unis, le Koweit, l’Arabie Saoudite et la Russie. Par contre, la Pologne, pays hôte et le Brésil disent s’opposer à la révision du rapport pour 2020.
La COP 24 qui a débuté le 03 décembre en Pologne, entre dans une seconde semaine consacrée à la négociation politique des textes qui doivent permettre la mise en œuvre des accords de Paris établis en 2015.
« La COP avait débuté ici avec 3 enjeux majeurs à savoir : définir une feuille de route des accords de Paris. Comme prévu, un premier texte a été finalisé samedi soir par les délégations et remis aux représentants politiques qui commencent les négociations ce matin. Ils ont jusqu’à vendredi pour se mettre d’accord » a expliqué Gildas Nabeza, l’envoyé spécial de RNL.
Difficiles avancées sur le texte
Peu de choses ont filtré sur le texte, mais le Président de la COP a avoué en conférence de presse que les avancées étaient compliquées et devenues très techniques. C’est d’ailleurs un point qui nous a été confirmé par le président du groupe Afrique, SeyniNafo. Ensuite, vient le deuxième point de discorde: Rehausser l’ambition de chaque pays en matière de lutte contre les Gaz à effet de serre, ce qui est prévu tous les 5 ans dans l’accord de Paris. Le dernier rapport du Groupe d’experts sur le climat (GIEC) présenté en octobre dernier conclu en effet que l’objectif de contenir le réchauffement sous les 2° est presque illusoire, sauf si les pays s’engagent sur une voie radicale.
Cependant, sur ce point, deux blocages persistent. D’abord Les États-Unis, le Koweït, l’Arabie Saoudite et la Russie qui s’opposent à l’adoption de ce dernier rapport du GIEC. Certains pays sont eux aussi inflexibles sur la révision et projettent s’y opposer. C’est le cas de L’Australie, le Brésil et le pays hôte la Pologne qui ont déjà annoncé qu’ils s’opposaient à la révision pour 2020.
Le fonds vert climat laisse encore un gap important
La solidarité internationale, c’est-à-dire les contributions financières venant principalement des pays développés pour mettre en œuvre les actions climatiques et les projets d’adaptation dans les pays les plus vulnérables. Aujourd’hui, nous sommes toujours dans un flou. 56 des 100 milliards prévus sont collectés. Seuls l’Allemagne et le Japon se sont engagés à augmenter leurs contributions.
Face à cette situation le lobbying des ONG en faveur du climat s’organise
Les ONG demandent depuis deux ans que la notion de justice climatique, l’insécurité alimentaire et la participation des populations locales figurent dans les textes. La seule avancée dans la version du texte bouclé ce week-end concerne l’intégration des populations locales dans les processus. Les deux prochains jours sont cruciaux, notamment pour les ONG.
Plusieurs citoyens sont mobilisés dans le monde entier, notamment à Katowice pour demander aux politiques de tenir leurs engagements. A Bangui en revanche, il n’y a pas de mobilisation alors que nous sommes parmi les populations les plus affectées.