Un jour après son arrestation en France, Me Timoléon Kokongo, l’avocat de Edouard Patrice Ngaïssona, coordonnateur général du mouvement dit des Patriotes Antibalaka, a indiqué ce jeudi 13 décembre que le cas de son client pourrait déboucher sur le cas Jean Pierre Bemba Gombo acquité par absence de preuves.
Me Timoléon Kokongo se dit serein suite à l’arrestation de son client Edouard Patrice Ngaïssona par les autorités françaises conformément à un mandat d’arrêt de la CPI, le 7 décembre. L’avocat s’est interrogé sur les charges qui pèsent sur Edouard Patrice Ngaïssona.
« Qu’est-ce qu’on reproche aujourd’hui à Ngaïssona ? Il n’a jamais pris les armes, il n’a jamais été chef de guerre Antibalaka sur le terrain. Je pense que c’est une responsabilité purement morale. Le rôle qu’il a joué était beaucoup plus politique« , a expliqué Me Timoléon Kokongo.
« Le dossier de Ngaïssona me fait d’office penser à Bemba. Mais démontrer que les exactions, qui ont été commises sur le terrain, ont été l’initiative de Ngaïssona, je dis qu’il y a un travail de fond à faire. On n’a essayé pour Jean Pierre Bemba qui a créé le MLC. En fin de compte, il a été purement et simplement relaxé« , a souligné l’avocat.
Pour Me Timoléon Kokongo, « l’Etat centrafricain a opté en 2014 de saisir la CPI et voilà la suite. Ngaïssona a été arrêté. On parle de jurisprudence. Nous avons le cas Bemba« .
L’arrestation de Ngaïssona fait réagir la CCPS
La Coordination de la Coalition pour la Cour Pénale Spéciale (CCPS) a relevé ce 12 décembre que l’arrestation de Edouard Patrice Ngaïssona, a démontré à suffisance que les auteurs de graves violations des droits humains ne resteront pas impunis. Elle a regretté que la Cour Pénale Internationale ne se soit préoccupée que des miliciens Antibalaka alors que les combattants ex-Séléka ont continué à commettre de graves crimes à l’intérieur du pays.
« Il est important d’arrêter les leaders. Nous avons vu Alfred Yékatom Rambho et Edouard Patrice Ngaïssona du groupe Antibalaka être arrêtés. Nous souhaiterions que Ali Darassa de l’UPC, Nourredine Adam du FPRC, Abdoulaye Hissène chef des opérations du FPRC, Sidiki de 3R, Niméry Matar alias Force au Pk5 soient arrêtés« , a relevé Me Fernand Sylvio Mandé Djapou, Coordonnateur de la Coalition pour la Cour Pénal Spéciale.
Après l’extradition de Alfred Yékatom Rombho à la CPI le 19 novembre et l’arrestation de Edouard Patrice Ngaïssona, la CCPS regrette que la CPI fait la justice « de deux poids, deux mesures » car de nombreux criminels connus de tous ne sont pas inquiétés.
« Au forum de Bangui, nous avons parlé de la justice. Nous voulons savoir pourquoi, les Centrafricains ont été tués ? Pourquoi commettre des crimes de guerre et de génocide, des crimes contre l’humanité ?« , s’est interrogé Me Fernand Sylvio Mandé Djapou.
Patrice Edouard Ngaïssona, a été arrêté mercredi 12 décembre en France site à un mandat d’arrêt émis par la CPI cinq jour plutôt. Il va retrouvé au quartier pénitencier de la Haye le chef milicien Alfred Yékatom Rombho, qui a régné dans la partie sud de la capitale Bangui entre Bimbo et la Lobaye.