Quelques jours après l’arrestation de leur ancien coordonnateur par les autorités françaises à Paris conformément à un mandat d’arrêt de la CPI, plusieurs leaders du mouvement anti-balaka ont appelé ce dimanche 16 décembre au calme et à la vigilance.
Lors d’une conférence de presse donnée ce dimanche matin à Bangui, plusieurs chefs de l’ancienne milice anti-balaka ont appelé les centrafricains et leurs combattants en particulier, au calme et à ne pas céder à la manipulation. Pour ces responsables anti-balaka, l’arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona le 12 décembre 2018 à Paris est un « complot » de « l’extérieur » visant à déstabiliser la République Centrafricaine.
«Le cas des deux leaders Anti-balaka Alfred Yékatom Romboh et Patrice-Edouard Ngaïssona qui vient d’être arrêté à Paris en témoigne bien le complot qui se prépare depuis l’extérieur pour déstabiliser les institutions légitimes établies », a martelé Thierry Lébéné allias 12 puissances, un des chefs de ce mouvement dit « des Patriotes ».
Selon ces leaders anti-balaka, les « manœuvres » de la justice internationale visant une seule partie de la crise centrafricaine ont pour but de pousser les combattants à la révolte et à semer le chaos. « Au-delà de la bonne volonté des patriotes anti-balaka qui ont déposé les armes et œuvré pour la paix en Centrafrique , deviennent une cible pour la justice internationale…alors que les principaux leaders de la séléka, bien qu’interdits de voyager, circulent librement et ne sont pas inquiétés», a regretté Thierry Lébéné poursuivant que « Devant cette manipulation passive des puissances nuisibles, nous prenons à témoin la communauté internationale pour une justice de deux poids deux mesures tendant à soulever les Anti-balaka et destituer Faustin Archange Touadera.»
Contrairement aux anti-balakas, l’aile Mokom et faction Ngaïssona qui ont annoncé leur retrait du gouvernement, du comité consultatif, de suivi du DDRR et de la feuille de route de l’Union Africaine, cette branche semble plutôt conciliante et réaffirme son attachement à tous ces processus.
Actuellement même si un calme règne à Bangui et à l’intérieur du pays après l’arrestation et le transfert de Patrice-Edouard Ngaïssona à la Cour Pénale Internationale, la psychose est présente au sein de la population, craignant un regain de violence. Cet appel au calme ne fait pas l’unanimité au sein de la base des Antibalaka tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.
Les anti-balaka de la Nana Mambéré se mettent au pas des revendications, mais favorables à la paix
A l’occasion de la célébration du 1er anniversaire de l’accord de cessation des hostilités signé le 15 décembre 2017 avec les 3R de Sidiki, les auto-défenses de la Préfecture de la Nana Mambéré ont aussi dénoncé ce samedi l’arrestation de leur ancien coordonnateur par la CPI. Ils ont fait savoir aux autorités qu’ils se retiraient de tous les processus de paix en cours avec le gouvernement et la communauté internationale. Cependant, ils réaffirment leur attachement à l’accord signé avec les 3R, lequel accord a favorisé le retour de la stabilité dans la région.
Dans l’émission Patara du Samedi 15 décembre sur Radio Ndeke Luka, le chef de bureau de la CPI à Bangui, a indiqué que l’arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona est purement une affaire de justice et non politique.