L’Office Centrafricain de Répression du Banditisme (OCRB), est mis en cause par de nombreux Centrafricains pour traitement inhumain des détenus et interférence dans les affaires qui ne relèvent pas de ses compétences. Non respect du délai de garde à vue, rackets et détentions illégales, la liste est longue. Accusations rejetées par les responsables de cette unité de la police.
L’OCRB est une unité d’intervention de la police qui a pour mission principale de lutter contre le banditisme. Plusieurs fois, cette unité est mise en cause pour des traitements dégradants des détenus et/ou personnes brièvement placées en détention dans les locaux de cette brigade.
Des gardes à vue qui vont jusqu’à deux semaines au lieu de 72 heures, renouvelable une seule fois, des bastonnades, des insultes et mêmes des menaces verbales sont régulièrement rapportées à RNL par des témoins.
Récemment, un groupe de personnes ont confié à Radio Ndeke Luka qu’elles ont été « arbitrairement arrêtées la nuit par une patrouille de l’ORCB« . Le matin, un agent leur a apporté son téléphone, demandant à chacun d’appeler ses parents pour venir verser de l’argent, contribution liée à leur libération. Chose qui aurait été faite avant leur relâchement. Certaines personnes détenues ont déploré la disparition de leur somme d’argent et leurs téléphones portables à leur sortie des geôles. D’autres par contre ont dénoncé les conditions de détention dans les cellules : manque d’hygiène, surpopulation, geôles non aérées, des personnes enchaînées, bref, les droits des détenus bafoués.
A cela s’ajoute des arrestations dans les quartiers sans présentation d’un mandat sans oublier le traitement des dossiers qui relèvent de la compétence des autres unités et la corruption.
Interrogé par Radio Ndeke Luka, Armel Baraba, directeur de l’OCRB a réfuté toutes ces accusations, assurant que l’unité est parfois sollicitée par d’autres services de police pour des interventions musclées, à cause de son dynamisme. « En 2018, nous avons enregistré 265 mandats de dépôt« , a rappelé Armel Baraba, balayant du revers de la main les arrestations arbitraires.
Toutefois, les responsables de l’OCRB ont reconnu des imperfections qu’ils comptent améliorer avec l’appui du Gouvernement et des partenaires.