Plusieurs dizaine de milliers de personnes selon les organisateurs d’une marche pacifique organisée lundi 28 janvier ont convergé vers le monument des Martyrs. Elles ont voulu par ce mouvement protester contre l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine. Un mémorandum, destiné à la communauté internationale et certains pays amis et contenant les principales revendications, a été remis au chef du gouvernement.
Les Centrafricains de Bangui, Bimbo et Bégoua ont répondu présent à l’appel des organisations de la société civile pour protester contre l’embargo qui pèse sur les armes à destination de la RCA. A l’occasion de cette marche pacifique, les manifestants ont remis au Premier ministre Simplice-Mathieu Sarandji un mémo destiné au Conseil de Sécurité de l’ONU, à la France, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et la Guinée Equatoriale.
Le chef du Gouvernement enthousiasmé par la mobilisation dit ne pas comprendre la politique de deux poids deux mesures. « Les forces de défense et de sécurité sont privées des armes alors que les groupes armés sont surarmés. L’humanisme qui caractérise la communauté internationale doit l’amener à être attentive au cri du peuple centrafricain qui a besoin d’être protégé par ses forces de défense et de sécurité. Mais il y a un problème, un verrou qui mérite bien d’être levé : c’est l’embargo qui frappe les FACA » a-t-il déclaré face à la foule venue pour la circonstance.
Simplice Mathieu Sarandji a promis transmettre aux destinataires l’expression du peuple. » Je vais aujourd’hui même envoyé ces documents à qui de droit. Pour ceux qui n’ont pas de Représentation à Bangui, le ministère des Affaires étrangères va faire le reste » a-t-il lâché sous les applaudissements des manifestants.
Un marcheur qui est venu de Bégoua, justifie les raisons de son déplacement. « Je suis là pour soutenir mon pays. Un pays est fort lorsque l’ Etat est opérationnel disposant des moyens de défense du territoire. Ce qui n’est pas le cas de mon pays, à cause de l’embargo« , a indiqué Jordy, un jeune manifestant.
Imposé en 2013 au plus fort de la crise et pendant la gestion de la coalition Séléka, l’embargo n’est plus d’actualité selon des universitaires centrafricains. Fin décembre 2018, tous les chefs des institutions ont dans une déclaration commune interpellé la communauté internationale sur la nécessité de la levée de cette sanction onusienne.