L’ONU a accordé ce 31 janvier 2019 à la Russie et à la Chine de nouvelles exemptions à l’embargo sur les armes imposé à la République Centrafricaine. Cette question d’embargo devrait être discutée ce jeudi au conseil de sécurité.
La Russie et la Chine ont une nouvelle fois obtenu auprès du Conseil de Sécurité une exemption à l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine. L’aval du conseil de sécurité a été donné ce mercredi après des réserves émises par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Unis vis-à-vis de cette demande. Paris a levé ses objections le 25 janvier et Washington et Londres ont fait de même ce mercredi, selon des sources de l’ONU.
La Russie avait déjà obtenu de l’ONU fin 2017 et en 2018 des exemptions pour livrer des armes aux forces de sécurité centrafricaines, entourées de conditions sur leur stockage et leur traçabilité. La France avait aussi bénéficié fin 2018 d’une exemption pour remettre des fusils d’assaut aux unités de l’armée formées par l’Union européenne.
En 2018, la Chine avait également demandé une exemption pour livrer des armes, longtemps bloquée à l’ONU. Selon une source diplomatique, elle a finalement été accordée récemment après une reformulation de la demande chinoise, qui ne portait plus sur des armes létales et de l’armement anti-aérien, mais principalement sur des véhicules.
Un nouveau projet de prolongation de l’embargo, mais peut être pour une dernière, est en cours d’examen au Conseil de Sécurité. Rédigé par la France, ce projet exprime en effet pour la première fois « l’intention » du de l’ONU d’assouplir d’ici au 30 septembre prochain l’embargo en vigueur depuis 2013, en fonction d’une évaluation des progrès réalisés en matière sécuritaire dans le pays.
Des « critères-clés clairs et bien identifiés » vont être définis d’ici au 30 avril sur « la réforme du secteur de la sécurité, le désarmement, la démobilisation, le processus de réintégration et de rapatriement (des combattants), la gestion des armes et munitions ». Ils « permettront au Conseil de sécurité de revoir l’embargo sur les armes » d’ici à fin septembre, précise le texte.
Depuis lundi, plusieurs milliers de Centrafricains marchent à travers le pays pour réclamer la levée totale de cette sanction onusienne. Demande qui ne risquerait pas d’avoir une réponse attendue.