L’ONG Internationale Médecin Sans Frontière (MSF) a présenté lundi 18 février un rapport accablant de 32 pages intitulé « Sans protection », sur les violences armées à Batangafo dans l’Ouham fin 2018. Les attaques contre des civils entre octobre et novembre montrent à suffisance selon MSF, un manque de protection de la part de la Minusca.
Ce rapport documente les résultats d’une enquête dite indépendante menée durant deux mois et demi dans la ville de Batangafo par les experts de MSF. Cette organisation humanitaire veut à travers ce document dénoncer les violences armées sur la population civile dont elle en est témoin. Selon elle, les soldats onusiens déployés à Batangafo et responsables de la protection de la population, n’étaient pas en mesure de prévenir ces violences.
« Nous avons voulu souligner le fait que malgré la présence d’une mission des Nations Unies et malgré la durée de ce conflit, aujourd’hui nous témoignons encore d’un sérieux manque de protection de la population dans l’arrière pays. C’est le cas de Batangafo dont nous avons été témoin« , explique Omar Ahmed Abénza, chef de mission MSF en Centrafrique.
L’organisation humanitaire déplore les conséquences de ces violences armées sur le fonctionnement de ses activités et l’accès de la population à des soins de qualité. MSF appelle les groupes armés à la cessation des hostilités. « Nous demandons aux groupes armés que l’accès à la santé pour les populations soit garanti, que la mission médicale MSF ne soit pas attaquée, lorsqu’il y a des violences sur place« , exige Omar Ahmed Abénza.
Selon MSF, la Mission de l’ONU en Centrafrique devra travailler en respectant les termes de son mandat quant à la protection des civils. « A la Minusca, nous demandons de continuer avec une investigation qui peut donner de la visibilité, qu’est-ce que les soldats onusiens auraient du faire différemment pour garantir une protection de la population« , recommande le chef de mission MSF.
Omar Ahmed Abenza sollicite des autorités centrafricaines la mise en place de stratégies susceptibles de garantir la protection des civils. « Au gouvernement, nous demandons de réfléchir à comment contribuer à la protection de la population dans l’arrière pays« .
Entre le 30 octobre et le 6 novembre 2018, l’attaque des groupes armés contre le site des déplacés à Batangafo a fait plus de 15 morts, 29 blessées, des centaines de maisons incendiées, plus de 20 milles déplacés en brousse et 10 mille dans l’enceinte de MSF.