Face au bras de fer entre le gouvernement et ROFF Pharma au sujet de la vente de faux produits médicaux, l’ordre des médecins, chirurgiens dentistes de Centrafrique appelle la population à la vigilance. Appel lancé ce 19 février 2019 lors d’une conférence de presse à Bangui.
Tout est parti de la décision du ministre de la Santé publique, Dr Pierre Somsé, fermant l’officine grossiste de vente de produit pharmaceutique ROFF Pharma. Décision remise en cause par l’entreprise qui a aussitôt rouvert ses portes brandissant une décision de justice. Dans ce dossier l’ordre des médecins avance quelques statistiques, 6 médicaments sur 8 vendus par ROFF Pharma seraient faux. Il appelle la population, consommatrice de ces produits à plus de vigilance.
« Que la population fasse très attention. Le débat que nous suivons semble opposer le Ministère de la Santé à un grossiste en matière de médicaments. En réalité tout ce que nous voulons, c’est que la population puisse bénéficier de médicaments de qualité« , a insisté Pr Boniface Koffi, président du Conseil de l’Ordre des médecins.
Selon lui, la consommation de ces faux produits est source d’autres maladies. « On parle plus aujourd’hui de l’insuffisance rénale et parmi les causes de cette maladie il y a la consommation de faux médicaments« .
Le ministre centrafricain de la Santé Pierre Somsé face au dossier de justice évoqué par l’avocat de cette pharmacie dit être dans son rôle. « Je suis Docteur. Si les choses ne marchent pas, il est de mon ressort de prendre ma responsabilité. Je ne fais pas le travail d’avocat, ni de juge. Pour moi, toute personne qui veut vendre des médicaments doit respecter les normes internationales en la matière« , a-t-il indiqué.
Il a en outre soutenu que cette entreprise ne fonctionne pas selon le standard international. « ROFF Pharma n’est pas une entreprise idéale. Elle a accepté de vendre de faux médicaments. J’ai pris ma responsabilité en tant que ministre de la santé« , a poursuivi le ministre Pierre Somsé.
En Centrafrique, le phénomène est réel et difficile à maitriser, faute de données statistiques sur les dommages causés par l’usage des faux médicaments. Il reste l’une des causes de la mortalité dans les pays au sud du Sahara.