Le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) a dénoncé dans une conférence de presse ce 5 février à Bangui, le caractère non inclusif du Gouvernement de Firmin Ngrébada, rendu public dimanche. Le groupe a proposé sa refonte afin de calmer les esprits.
Le GTSC souhaite le remodelage de ce nouveau Gouvernement pour être en conformité avec l’Accord de Khartoum. Selon les membres de cette plate-forme, cette nouvelle équipe n’a pas pris en compte certaines sensibilités. « L’intérêt de cette conférence de presse, c’est de dire qu’il faut procéder à la formation d’un nouveau gouvernement inclusif« , a martelé Paul-Créscent Béninga porte-parole du GTSC.
« Nous voulons dire à l’opinion nationale et à l’élite dirigeante que ce qui se passe concernant la formation du gouvernement n’est pas admissible. On ne peut pas aller à Khartoum pour venir nous proposer un gouvernement pareil et refuser le compromis afin de mettre en place un gouvernement qui n’assume pas la réalité de l’Accord« , a souligné Paul-Créscent Béninga. Selon lui, « l’accord en son article 21 est clair, il s’agit d’un gouvernement inclusif« .
Le GTSC a constaté que les groupes armés ont « dénoncé l’absence d’inclusivité dont fait montre ce gouvernement » alors que « le pays a besoin de la paix et qu’il faut créer les conditions d’une paix durable« , a déclaré Paul-Créscent Béninga.
Les conséquences néfastes de la publication de ce gouvernement dit « inclusif » a entrainé des barricades sur des routes à l’intérieur du pays notamment à Baboua dans la Nana Mambéré et Ndélé dans le Bamingui-Bangoran en violation de l’article 34 de l’Accord de Khartoum. « Il ne faut pas barricader la route et empêcher la circulation des biens et des personnes« , a fait remarqué Paul-Créscent Béninga qui souhaite l’ouverture d’un « dialogue avec les groupes armés pour que les esprits se calment« .
Le Président de la Commission de l’UA brandit l’article 34 de l’Accord
Dans un message adressé ce 5 mars à Addis Abéba, Moussa Faki Mahamat « appelle au calme et à la retenue, et rappelle que toute revendication doit s’effectuer dans le cadre de l’article 34 de l’Accord« . Moussa Faki Mahamat « souligne la nécessité pour toutes les parties d’assurer la préservation de cet important acquis et la mise en oeuvre diligente des engagements pris, de manière à matérialiser l’immense espoir suscité par l’Accord« .
Suivant de près la mise en oeuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, le Président de la Commission de l’UA dit prendre « note des déclarations faites par certains signataires de l’Accord à la suite de la nomination du nouveau Gouvernement« .
Face aux nombreuses dénonciations qui font suite à la publication du nouveau Gouvernement et engagée à accompagner le processus en cours, l’UA projette de réunir les parties signataires autour d’une table de discussion. « L’Union africaine, avec le soutien des Nations Unies, convoquera une réunion de consultation des parties prenantes à Addis Abéba, le 18 mars 2019, afin de faire un point d’étape, un mois après la signature de l’Accord« , a prévenu Moussa Faki Mahamat.