Cela fait 6 ans jour pour jour qu’il n’est plus possible pour les centrafricains de se procurer la carte d’identité nationale. A défaut, la police délivre un récépissé d’une durée de 3 mois renouvelable autant de fois à 2000Fcfa. Une situation qui exaspère les usagers, fatigués de payer chaque trimestre un récipissé d’identité.
L’unique machine qui permettait l’édition de ces cartes et qui a été vandalisée lors du renversement de François Bozizé le 24 mars 2013 à Bangui n’est toujours pas remplacée. Pas de solution donc, tout le monde fait un recours à une solution de fait qui s’étend malheureusement en longueur.
Beaucoup de personnes rencontrées regrettent le fait que la carte d’Identité Nationale n’est plus éditée. « Elle est capitale pour un citoyen. Elle favorise les opérations bancaires et permet aux forces de l’ordre et de sécurité intérieure de déterminer l’identité d’une personne en cas de contrôle » a indiqué un étudiant de l’Université de Bangui qui s’est confié à Radio Ndeke Luka sous couvert de l’anonymat.
A la brigade criminelle qui abrite le centre de délivrance du récépissé de la carte d’identité nationale, certains centrafricains se plaignent non seulement des frais, mais aussi de sa courte durée de validité. « La carte d’identité nationale se délivrait à 4600 F.Cfa pour une validité de 10 ans. Mais depuis sa suspension en 2013, il faut 2000 F.Cfa par trimestre pour avoir un récépissé… de plus, même à seulement un jour après la date d’expiration, ni les services bancaires, ni la police ne nous comprennent », s’est plaint un mécontent qui venait de retirer son récépissé de la direction des service de police judiciaire à Bangui.
Cette situation affecte beaucoup les pensionnaires. »Le ministère de l’intérieur ne rend pas service à nous les démunis, a lâché un retraité venu de l’intérieur du pays. Je perçois 6000 FCFA de pension chaque trois mois. Et chaque trimestre, je dois dépenser plus de 2000 FCFA pour un récépissé. Je vais m’en sortir avec combien? Et comment vais-je rentrer au village ? », a-t-il déploré.
La population se demande à quand la relance de la carte d’identité nationale en bonne et due forme. Selon certaines indiscrétions, cette situation perdure faute du marché public aux fins de trouver une société soumissionnaire devant délivrer la carte d’identité.