En Centrafrique l’article 58 de la Constitution du 30 mars 2016 souffre d’application. Cet article exige à tous les membres du gouvernement entrant et sortant de déclarer leurs biens avant et après leur prise de fonction. Seulement cette disposition de la loi n’est respectée ni par les deux premiers ministres du régime Touadera ni par les membres de leurs équipes
Si l’article 58 de la Constitution du 30 mars 2016 apparait comme une exigence en faveur de la bonne gouvernance, les hésitations des autorités du pays à le respecter interpellent plus d’uns. Plusieurs semaines après sa nomination, le premier ministre Firmin Ngrebada et les membres de son gouvernement dit inclusif n’ont pas encore fait leur déclaration de patrimoine comme l’exige la loi fondamentale.
Une habitude qui ne semble gêné ni les sages de la Cour Constitutionnelle, ni les autorités concernées. En 2016, le président de la République ainsi que le premier ministre, bref, le pouvoir exécutif a mis beaucoup de temps que prévu pour déclarer leur patrimoine.
Malgré tout, le gouvernement sortant du désormais ministre conseiller à la Présidence Simplice Mathieu Sarandji n’a pas observé cette obligation de la loi. Des sources proches de la Cour Constitutionnelle ont indiqué à Radio Ndeke Luka que seuls Jean-Serge Bokassa et Charles Armel Doubane deux proches de Touadera dans le gouvernement Sarandji tombés en disgrâce avaient honoré leurs engagements vis-à-vis de cette disposition de la Constitution.
Certains députés de la 6e législature ne sont pas non plus épargnés. 127 sur 140 l’ont fait tandis que 13 députés refusent de le faire pour des raisons inconnues à ce jour.
Pis, la Cour Constitutionnelle gardienne de la Constitution a péché dans la non déclaration à la sortie des deux opposants à Touadera.
Question: La Constitution du 30 mars n’est elle respectée que selon le bon vouloir des autorités ?
Joint par Radio Ndeke Luka, le président de la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance Dr Eugène Demba se dit gêné de cette situation et promet une réaction.