Le porte-parole du Groupe de Travail de la Société Civile, Paul Créscent Béninga est mis aux arrêts et conduit ce 18 avril à Bangui à la police politique du pays, la Section de Recherches et d’Investigation (SRI) sur instruction du Procureur Général.
La justice lui reproche de conspirer contre le régime de Bangui en appelant à la manifestation pacifique contre la nomination des leaders des groupes armés dans le gouvernement et aussi contre l’absence de l’eau potable dans la ville de Bangui le 15 avril 2019.
Paul Créscent Béninga est recherché par la justice suite à un mandat d’arrêt du procureur général près la Cour d’Appel de Bangui, Eric Didier Tambo qui soutient dans un communiqué sur les ondes de Radio Centrafrique que l’appel de la société civile tombe sous le coup de la loi notamment l’article 285 et 292 du code de procédure pénale.
L’article 285 stipule, je cite : « l’attentat est l’entreprise violente contre les personnes ou les biens dont le but est soit de détruire ou de changer le Gouvernement, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat« .
Alors qu’il « est interdite, la diffusion par quelque moyen que ce soit, des propagandes tendant à inspirer aux citoyens ou habitants le mépris de certaines catégories de personnes ou la haine, à les pousser à l’attaque par la violence, à la révolte, à la subversion, contre la constitution, les pouvoirs de l’Etat légalement établis, les fonctionnaires de l’Etat et les Magistrats dans l’exercice de leurs fonctions, les services militaires, la perception des impôts, les structures économiques et sociales de la nation, la répartition des biens immeubles et des richesses immobilières » selon les dispositions de l’article 292.
Il n’est pas seul pour autant dans cette situation, le coordonnateur du Groupe de Travail, l’artiste Gervais Lakosso, a été aussi auditionné. Convoqué à se présenter au bureau du procureur, les échanges avec les juges ne sont que de courte durée. Ses compagnons qui sont auditionnés avec lui ne désarment pas. « La démarche de la justice est illégale mais nous avons répondu à la convocation par respect de la justice centrafricaine » a indiqué le coordonnateur du groupe de travail Gervais Lakosso.
L’appel de la société civile n’a pas été suivi à cause de la mobilisation des forces de l’ordre ce 15 avril dans les points stratégiques du pays.