La Section des Recherche et d’Investigations (SRI) de la gendarmerie nationale, a convoqué ce 19 avril certains membres du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) pour les auditionner. Cette interpellation est intervenue un jour après la mise en examen du porte-parole du groupe, Paul Créscent Béninga.
La SRI a convoqué pour audition ce vendredi Blandine Tanga, Me Bruno Hyacinthe Gbiégba et Agnès Magba, tous membres du Groupe de Travail de la Société Civile. Par esprit de solidarité, Zita Radegone-Séléhina, également membre de ce groupe, s’est portée volontaire pour être auditionnée par la police politique.
Dans une déclaration publiée ce 19 avril, le GTSC exige la libération immédiate et sans condition de son porte-parole, Paul Créscent Béninga. Un ultimatum qui court jusqu’à 15 heures, heure de Bangui.
« Nous disons que c’est un harcèlement. Ce n’est pas judiciaire, c’est politique« , a martelé Gervais Lakosso, coordonateur du GTSC. Il a précisé que le GTSC est accusé à tord « d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, de tous les tracts et petits documents que les gens ont lancé« . Estimant que la décision judiciaire est vide de sens, le GTSC a lancé un ultimatum.
« Nous disons que si jusqu’à 15 heures, notre porte-parole n’est pas libéré tous les membres du GTSC vont se constituer prisonniers« , a averti Gervais Lakosso demandant à tous les centrafricains de se « constituer prisonniers« .
Pour le Ministère public, représenté par le magistrat Eric Didier Tambo, Procureur Général à la Cour d’Appel, les interpellations des autres membres du GTSC à la Section de Recherches et d’Investigation s’inscrit dans la logique de la poursuite des enquêtes.
« Il y avait eu des tracts et la déclaration de Béninga. Tous convergeaient pour la manifestation du 15 avril. Aujourd’hui, l’enquête est ouverte contre eux. Par exemple on sait que derrière le groupe Likongo, il y a des gens. Est-ce que ces gens étaient de connivence avec Béninga? Il n’y a que l’enquête qui va déterminer« , a justifié Eric Didier Tambo, promettant de traduire en justice « Ceux qui seront démasqués« .
Le GTSC dans un communiqué signé le 10 avril par son porte-parole, Paul Créscent Béninga a appelé la population à dire non à la haute trahison prôné par le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra, à la prise en otage de la République par des rebelles mercenaires, au respect de la Constitution et au manque d’eau potable criard dan la ville de Bangui. Un message qualifié par le Parquet général, d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat.