Les députés ont adopté ce 23 avril avec amendement la loi portant code électoral de la République Centrafricaine. 126 députés sur 140 ont donné leur quitus à cette loi défendue par Augustin Yangana Yahoté, ministre de l’Administration du territoire.
La caution présidentielle passe de 5 à 15 millions de francs Cfa et les législatives de 100.000 à 250.000 francs Cfa. Entretemps le pouvoir table sur 25 millions pour la présidentielle et 1 million pour les législatives. Ce qui a divisé à l’hémicycle.
D’abord le président de l’Assemblée nationale Moussa Laurent Ngon-Baba qui soutient l’idée d’augmentation des cautions. « Au Cameroun, la caution est en hausse, au Congo démocratique et Brazzaville partout dans la sous-région, le coût des cautions est en hausse et pourquoi la RCA doit faire exception » a-t-il exhorté.
Dans le même élan, Clément Ndombé, député de Berberati justifie cette caution par le blocage de candidatures fantaisistes. « Nous sommes députés, nous savons ce que cela représente à l’intérieur du pays. Il faut augmenter la caution pour limiter le nombre des candidats qui viennent et après prendre en otage le président élu parce qu’ils ont participé aux élections. C’est pourquoi nous au MCU, nous estimons qu’il faut mettre terme à cela » a-t-il lancé.
La réplique de l’opposition n’a pas tardé. Anicet Georges Dologuélé qualifie de mesures discriminatoires l’augmentation de caution. « La loi ne doit pas porter les gênes d’exclusions. Si hier, la caution était à 25 millions, Touadéra ne serait pas candidat. Le MLPC a 40 ans, il est là, l’URCA a 4 ans nous sommes là et le MCU aujourd’hui à trois semaines pourquoi tout ça ? » S’est-il interrogé avant de demander « en quoi le nombre pléthorique des candidats pose problème ? Mais l’honorable Clément Ndombé n’est pas bien placé pour nous faire de leçon lui qui a été membre fondateur d’au moins cinq partis dans ce pays » a-t-il rétorqué.
Cette loi entre en vigueur dès sa promulgation et le président en exercice démissionne 6 mois avant l’ouverture de la campagne électorale.