Les 10 otages des éleveurs armés à Boganagone dans la Lobaye sont libérés au début de ce mois de mai. C’est suite à une médiation du député de la localité qu’ils ont recouvré la liberté. Les rackets dont font l’objet ces éleveurs armés de la part des autorités de la localité justifient cette prise d’otage.
Les éleveurs armés dans la Lobaye au sud de Centrafrique, protestaient contre les rackets dont ils font l’objet. Pour exprimer leur ras-le-bol, ils ont kidnappé 10 habitants de la localité.
Les otages ont recouvré leur liberté grâce à une médiation menée début mai par le député de la localité, Roberson Bemangoua Saitoua. Le parlementaire regrette toutefois les rackets subits par ces éleveurs. Pour l’élu de la nation, ce phénomène risque de fragiliser la paix dans la région.
« Ils ont dit que c’est le sous-préfet et moi qui étions allés demander de l’argent aux peuls avant leur installation dans la localité. Je leur ai dit que je n’ai pas été associé à une telle pratique. Lorsqu’ils étaient allés accueillir ces peuls, est-ce que j’étais là. Ils avaient reçu des bœufs et de l’argent qu’ils se sont partagés 25.000 FCA chacun », a expliqué le député.
Le chef de groupe de Boganangone, Albert Guiro, accuse lui aussi le sous-préfet d’avoir racketté ces éleveurs, lequel racket qui a occasionné le kidnapping de 10 habitants de la localité. Mis en cause dans cette affaire, le sous-préfet Jean Eudes Ndongui Bona rejette ces accusations et parle d’une manipulation.
« La jeunesse de Boganangone a souvent cette manière de parler au nom des autorités auprès de ces peuls. Car, ces jeunes vont souvent dans la brousse pour acheter des bœufs, et ils disent que c’est le sous-préfet qui les a envoyés. Et c’est même le député qui manipule l’opinion au nom des autorités », a-t-il martelé.
Après le retour au calme dans le pays, les éleveurs peuls commencent à regagner leur localité. Les cultivateurs déplorent cependant la dévastation de leurs plantations par les bœufs, créant ainsi des conflits entre éleveurs et agriculteurs.