« Les élections sont désormais derrière moi. Malheureusement, le travail calamiteux de la Commission Election Indépendante (CEI) a fait que nous avons eu des élections dont les résultats sont sujets à caution. Je n’ai pas faussé compagnie à mes alliés du Collectif des Forces du Changement (CFC) mais j’estime quand on va à des élections, c’est pour gagner ou perdre».
Ces propos sont tenus sur Radio Ndeke Luka ce lundi 28 février 2011, par Jean Jacques Démafouth, président de la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), et candidat malheureux à la présidentielle du 23 janvier dernier en Centrafrique.
Il sort ainsi de son silence, après avoir refusé de s’associer avec le CFC au sujet du recours en annulation des dernières élections en Centrafrique déposé auprès de la Cour Constitutionnelle.
Jean Jacques Démafouth se dit « choqué » par l’attitude de ses alliés qui ne l’ont pas compris : « ma position n’était pas cachée. J’ai refusé d’aller chez Patassé prendre part à la réunion qui a été convoquée pour décider d’une position commune, pour des convenances personnelles », indique-t-il. L’autre argument avancé est « la non disponibilité de moyens pour soutenir ou défendre une action en justice dans des circonstances pareilles ».
Le président de la NAP explique que son silence n’est pas « synonyme de recherche d’emploi auprès du président réélu François Bozizé ». L’actuel Chef de l’Etat « est un compatriote et collaborateur dans le programme du Désarment Démobilisation et Réinsertion (DDR) avec qui le contact est permanent », affirme Démafouth.
C’est ce programme qui a favorisé, soutient-il encore, « la tenue des élections sur l’ensemble du territoire centrafricain malgré quelques cas isolés notamment le kidnapping en pleine campagne de deux candidats de l’opposition dans le nord-est du pays ».
Pour Jean Jacques Démafouth « l’heure est à la rentrée de plein pied dans les activités politiques à travers des congrès de parti pour corriger les erreurs du passé qui ont été à l’origine de ma défaite ».
Les alliés politiques de Démafouth à savoir l’ex-président Ange Félix Patassé, candidat indépendant, Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et Emile Gros-Raymond Nakombo ont déposé plainte contre la CEI auprès de la Cour Constitutionnelle pour obtenir l’annulation de ces élections qui ont vu la réélection au 1er tour de François Bozizé et le KNK, parti au pouvoir, obtenir 26 députés sur 105.
Une fois déboutés par la Justice, les autres membres du CFC ont rejoint ces perdants à la présidentielle, pour décider de commun accord le boycott du 2ème tour des législatives prévues pour le 27 mars 2011. Ils ont confirmé leur position malgré une tentative du Médiateur de la République.