Que se passe-t-il à la Perception à Bangui ? Certaines fonctionnaires et agents de l’Etat admis à faire valoir leur droit à la retraite parlent de l’existence d’un réseau de racket des retraités au niveau de la Perception, un service rattaché au Trésor Public. Des factures et ordres de paiement sont soldés à la tête du client, par favoritisme, népotisme ou encore par imposition d’un quota dans la somme à percevoir.
Ce phénomène de racket est beaucoup plus exercé auprès des fonctionnaires et agents de l’Etat déjà admis à la retraite. Selon nos informations, ces personnes âgées perçoivent leurs dus, après le versement d’une marge de 10% qui leur est exigée. Une femme déjà à la retraite, qui a requis l’anonymat, ne maîtrisant pas ce circuit, se dit fatiguée des va-et-vient.
« Cela fait deux semaines que je fais des va-et-vient, je n’ai pas encore reçu l’argent. On ne me fixe que des rendez-vous sans suite du genre va, reviens demain ! Je ne fais que cela. Je ne sais quand on va faire pour me payer », a-t-elle témoigné.
L’existence de ce réseau de racket est confirmée à Radio Ndeke Luka par des sources proches de la Perception. Celles-ci n’osent pas élever la voix de peur disent-elles, de se faire fichier. Selon les nombreux témoignages recueillis, le népotisme, le clientélisme et la corruption sont érigés en mode de travail dans cette ramification du trésor public.
Une autre source bien informée du dossier nous explique par exemple qu’un carnet de 200 mille francs Cfa peut attendre 1 voire 3 ans, alors qu’un ordre de paiement de plusieurs millions de francs Cfa est servi en peu de temps. Pour cause, le bénéfice d’un mécanisme illégal et non transparent : la corruption. Selon la même source, certaines personnalités du pays, useraient régulièrement de leur poids sur les décisions de paiement au sein de ce service public.
Malgré de multiples tentatives, Radio Ndeke Luka n’a pas avoir la réaction des responsables concernés sur ce dossier qui continue de préoccuper plus d’un.