Depuis plus de deux mois, l’eau du puits est devenue une denrée rare pour les habitants du quartier Gbanikola 1. Les gens sont obligés de se réveiller à 3 heures du matin pour aller puiser l’eau. Après 6 heures, plus d’eau dans les puits. Certaines personnes, notamment les mères de famille ont du mal à se procurer une quantité suffisante pour leur besoin quotidien.
« Le tarissement des puits touche tout le monde. Par le passé, nous n’avons pas connu ça. Il est difficile d’avoir de l’eau pour faire la vaisselle. Pour préparer, il faut puiser de l’eau en petite quantité et y ajouter l’eau de javel. Les enfants se lavent tard la nuit, parfois ils peuvent dormir sans se laver. Pour faire la lessive, il faut rassembler les habits pendant plusieurs jours parce qu’on a pas d’eau« , a indiqué Alégra Loumandé, femme au foyer.
« Chaque matin, on a des travaux à faire. Mais parfois quand on vient puiser de l’eau, le puits est tari. Il faut refermer et attendre qu’il y ait de l’eau au fond pour revenir puiser », s’est plaint Clément Télesphore Pandé, propriétaire d’un puits.
. « C’est un phénomène lié au changement climatique. La quantité de pluie qui se déverse sur les différentes zones ne permet pas de rentrer en profondeur pour pouvoir provoquer la nappe phréatique pour ravitailler nos puits« , a expliqué Guy Julien Ndakouzou, spécialiste environnemental.
Pour lui, la destruction de l’environnement reste et demeure la principale cause du tarissement des puits. « On coupe des arbres, on fait des trous pour faire des briques. On laisse le champ libre à l’eau de pluie de passer« , a souligné le spécialiste.
La situation de Gbanikola 1 dans le 6ème arrondissement n’est pas un cas isolé. Plusieurs quartiers de Bangui souffrent également de ce problème de tarissement des puits, alors que le pays est en pleine saison pluvieuse. A cela s’ajoutent le manque d’eau de la société de distribution d’eau (SODECA) au robinet.