Après avoir clos vendredi 30 août un contrôle qui a démarré le 26 à la prison centrale de Ngaragba, l’Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) a relevé un certain nombre de dysfonctionnement en dépit de quelques satisfactions. Plusieurs services ce cette maisons carcérales ont été passés au peigne fin.
La mission de l’IGSJ a relevé un surpeuplement au niveau de la maison d’arrêt central de Ngaragba qui couvre une superficie de 2000 m². « Nous avons constaté un surpeuplement inacceptable. La maison d’arrêt de Ngaragba contient 1023 prisonniers. La densité est de 2 prisonniers au mètre carré or la taille d’une personne au couché dépasse le mètre carré », a déploré Joseph Bindoumi, Inspection général des services judiciaires qui a diligentée une mission au niveau de cette maison carcérale. Selon M. Bindoumi, « la maison centrale de Ngaragba ne peut plus contenir son monde, il faut réfléchir sur la possibilité de construire d’autres maisons de détention ».
La mission a relevé que la cause a résidé dans les transfèrements des viles de province vers la prison de Ngaragba. « Beaucoup de personnes sont transférées de Bangassou, Mobaye, Bria, Kaga-Bandoro, Bimbo pour surcharger la prison de Ngaragba parfois pour des infractions qui ne sont que de petits délits », s’est inquiété Joseph Bindoumi soulignant que « sur 1000 personnes environs en détention, seules 200 ont été régulièrement condamnées ».
La mission de l’IGSJ a visité le service santé et appelé les autorités nationales à le soutenir. « Nous avons constaté que ce service n’a pas suffisamment de personnel et manque de médicaments d’urgence. C’est pour nous l’occasion d’appeler le Gouvernement à apporter de l’aide à la maison centrale de Ngaragba », a souhaité Joseph Bindoumi.
Le constat au niveau du greffe de la maison centrale de Ngaragba a été mitigé. « Nous avons constaté qu’il y avait la volonté de bien faire mais que le nombre de personnes pour gérer plus de 1000 détenus, est insuffisant », a souligné l’Inspecteur général Bindoumi. Ce service selon le magistrat dispose d’un « matériel de travail est obsolète, pas d’ordinateurs susceptibles de centraliser le nombre de prisonniers, d’indiquer quelle personne est rentrée à la prison à quelle heure pour mettre combien de jours, et susceptible de savoir que cette personne devrait sortir tel jour ».
Aux Affaires sociales, la mission « a été très touché de trouver une personne sans aucun moyen de travail », expliquant que « toutes les demandes pour essayer de résoudre la situation de 1023 prisonniers n’a aucun répondant ». Joseph Bindoumi a attiré « l’attention du Gouvernement pour ce service soit non seulement réhabilité mais renforcé ».
Au niveau de la sécurité, « nous avons constaté que le nombre d’hommes capables de veiller sur la sécurité de 1023 personnes, est totalement insuffisant », a indiqué l’Inspecteur général des services judiciaires. Pour lui, « ce service n’a pas beaucoup de moyens pour faire face en cas de difficulté » en dépit des efforts menés par l’officier centrafricain détaché au niveau de cette prison. La mission de l’IGSJ « a été heureuse de noter qu’en 2019, il n’y a pas eu d’évasion » remerciant l’appui des forces internationales.
Une satisfaction a été notée en ce qui concerne la propreté à la cuisine. Mais, la quantité de repas servi ne répond aux normes exigées. « Nous avons été heureux de constaté que la cuisine est très bien tenue en terme de propreté », s’est réjouit L’inspecteur Bindoumi.
« La quantité de repas qu’on donne ne correspond pas à ce qu’il faut pour que quelqu’un reste en bonne santé », a-t-il dénoncé mentionnant que « le service de cuisine ne dispose pas d’une chambre froide pour conserver les aliments ».
Du côté Droit de l’Homme, les détenus ont été traités avec respect. Aucun cas de torture ni de maltraitance n’a été relevé. Le rapport de ce contrôle sera rendu public une fois disponible.