Le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme ce 16 septembre 2019 à l’ouverture officielle de la rentrée scolaire 2019-2020. Le Premier ministre, Firmin Ngrébada a exigé aux groupes armés de libérer les bâtiments scolaires en respect de l’Accord politique de paix du 6 février.
Le lancement du programme pédagogique au titre de l’année académique 2019-2020 s’est déroulé à l’école primaire Félix Houphouët Boigny, au Pk 22 à la sortie nord de Bangui sur la route de Damara dans l’Ombella-M’Poko. « Mobilisons-nous pour une année scolaire équitable à nos enfants, garçons et filles à l’école, c’est l’avenir », est le mot d’ordre du gouvernement inscrit sur la banderole attachée sur les lieux de la cérémonie.
Les différents partenaires présents à cette ouverture ont lancé des messages forts pour le respect de l’Accord du 6 février en faveur de la rentrée scolaire. Le chef du gouvernement, Firmin Ngrébada a appelé les groupes armés à faciliter cette rentrée scolaire.
« Je traduits ici une exigence républicaine, celle d’attendre des groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 févriers 2019, qu’ils reconnaissent, exécutent totalement leurs engagements en reconnaissant les droits de nos enfants d’aller à l’école », a martelé le Premier ministre Ngrébada.
« Nous attendons d’eux qu’ils libèrent dans leur zone, l’école en mettant fin à l’occupation illégale des bâtiments scolaires et en laissant les enseignants regagner leurs lieus de service », a-t-il exigé.
La crise centrafricaine a frappé de plein fouet le système éducatif entraînant des conséquences négatives sur son fonctionnement. « Avec la crise militaro-politique qui a ébranlé le système éducatif, il y a un manque d’enseignants qualifiés, de matériels didactiques et de tables bancs », a indiqué Jean de Dieu Dangoula, président de l’Association des Parents d’Elèves (APE) de l’école de Liton. Il a par ailleurs plaidé en faveur de la clôture de l’établissement pour une meilleure sécurisation des écoliers.
« L’école n’est pas clôturée, créant beaucoup d’insécurité », a-t-il averti.
L’Unicef plaide la réussite de la rentrée scolaire
En prélude à cette rentrée scolaire, la Représentante de l’Unicef en République Centrafricaine, Christine Muhigana, a lancé un message fort en faveur du devenir du pays. « Tous les garçons, toutes les filles doivent être à l’école. C’est comme ça qu’ensemble nous allons bâtir cette nation », a-t-elle souligné.
Christine Muhigana a demandé par ailleurs aux enseignants à reprendre leur poste et aux parents d’envoyer leurs enfants à l’école. « Nous espérons que les enseignants seront à leurs postes et que les familles vont amener leurs enfants à l’école », a souhaité la Représentante de l’Unicef.
Une rentrée scolaire menacée par la grève syndicale
Le Groupement Syndical des Travailleurs de Centrafrique (GSTC) a appelé à compter de lundi 16 septembre ses adhérents à observer une grève de 3 jours. Cette centrale syndicale entend ainsi pousser le gouvernement à répondre aux revendications pendantes sur la table des négociations. « Nous disons à la communauté nationale et internationale que nous maintenons notre grève du lundi 16 au mercredi 18 septembre si d’ici là, il n’y a pas la signature d’un communiqué conjoint », a martelé Firmin Zoh-Ponguélé, secrétaire général du GSTC.
« Le Chef de l’Etat nous a reçu mercredi 10 septembre. D’aucuns pensent qu’après la rencontre, il ne devait pas avoir la grève », a indiqué Mr Zoh-Ponguélé expliquant que lors de cette rencontre, il y a eu deux annonces : le pacte social et le paiement des arriérées de salaire.
Le GSTC a balayé du revers de main les conclusions de ce rendez-vous, estimant ne pas être convaincu par ces annonces. « Ces annonces ne peuvent pas nous engager. Ce qui doit nous engager, c’est un communiqué final, un protocole d’accord avec le gouvernement », a expliqué Firmin Zoh-Ponguélé qui durcit sa position. « Ces annonces ne peuvent pas fléchir la position du GSTC », a souligné le secrétaire général.
ISYCA emboîte le pas au GSTC
L’Intersyndicale de Centrafrique (ISYCA) a lancé ce même 16 septembre un préavis de grève. Une décision assortie de l’assemblée générale de samedi 14 regroupant les 19 centrales syndicale.
« Le préavis de grève a été déposé ce 16 septembre sur la table du gouvernement avec les 63 points de revendication », a fait savoir Oumarou Sanda-Bouba, coordonnateur de l’ISYCA ajoutant avoir « sept jours francs pour discuter ».
Le GSTC et l’ISYCA entendent tout mettre en œuvre quelque soit les conditions, pour trouver une solution satisfaisante aux attentes des travailleurs centrafricains.