Dans une vidéo qui fait le tour de la toile depuis le mardi 17 décembre 2019, l’ancien président de la République, François Bozizé Yangouvonda, de retour d’exil en Ouganda, s’est adressé aux membres du Bureau politique de son parti, le KNK.
François Bozizé Yangouvonda a pris la parole en langue nationale Sango devant les membres du Bureau politique de son parti. Une adresse faite dans le plus grand secret. « Je suis absent du pays depuis bientôt 7 ans. Après moi, vous avez géré le parti et aujourd’hui, je suis venu retrouver les choses avec des avancées. Je vous remercie pour les efforts fournis et pour les peines endurées pour la cause du parti et du peuple centrafricain » a lancé l’ancien président.
Tout en remerciant le secrétaire général du parti Bertin Béa, son adjoint Christian Ngénébem, son fils Francis Bozizé et tous les membres du Bureau politique, François Bozizé Yangouvonda a reconnu que « ce qui s’était passé fait partie des aléas de la vie » ajoutant que « dans la vie d’un parti, le phénomène que nous avons vécu existe, que ce soit dans les pays développés. L’essentiel est que vous n’avez pas eu peur »
Le parti KNK vient ainsi de mettre le pouvoir de Bangui en alerte en publiant les images concrètes de l’ex-Chef d’Etat François Bozizé Yangouvonga, entouré de ses fidèles. Une démonstration de force politique unique en son genre qui a affecté le peuple centrafricain. Face à cette situation, que dire de la position de l’actuel Président Faustin Archange Touadéra et de son Premier ministre Firmin Ngrébada ?
Au-delà des autorités et du peuple centrafricain, les autorités judiciaires, notamment celles de la Cour pénale internationale, s’intéressent de près au dossier François Bozizé. Selon certaines sources dignes de foi, des recherches seraient en cours pour tenter de le localiser et si possible l’arrêter. « Son mandat d’arrêt est prêt » indique la même source.
Le retour de Bozizé dimanche 15 décembre, désormais officiel, ouvre un nouveau chapitre difficile, voire très compliqué pour la classe politique, y compris les autorités du pays.
La réaction gouvernementale prévue ce mercredi pour faire la lumière sur la question du retour de François Bozizé à Bangui, a été annulée à la dernière minute. Le gouvernement entend d’abord se concerter sur sa stratégie de communication.
Situation judiciaire
La justice centrafricaine avait transmis au mois de mai 2013 à Interpol et aux autorités camerounaises un mandat d’arrêt contre François Bozizé Yangouvonda dans le cadre de la convention de Tananarive qui lie les deux Etats. Les autorités de l’époque l’accusaient de crimes contre l’humanité et d’incitation au génocide.
Le procureur général de l’époque, Arsène Séndé, avait imputé à l’ex-Chef de l’Etat 22 assassinats, 119 exécutions sommaires, 53 arrestations arbitraires et 3.823 destructions d’habitations.