Certaines unités de la police et des sapeurs pompiers conditionnent les interventions sur le terrain au versement d’un « frais d’intervention ». Un constat amer dans les huit arrondissements de Bangui selon de nombreux Banguissois. Les responsables de ces services qui n’ignorent pas le phénomène, promettent des sanctions contre les auteurs de ces actes.
Les plaintes fusent de partout que ce soit à Bangui ou dans les communes environnantes. Le mode de fonctionnement de certaines unités de la police est entaché d’une certaine irrégularité et de racket. Le fossé se creuse de plus en plus entre le citoyen et la police de proximité. Selon certaines personnes contactées par RNL, lorsqu’elles sollicitent l’intervention des forces de l’ordre pour résoudre un problème ou régler un litige dans les quartiers, celles-ci exigent une certaine somme d’argent avant d’apporter leur assistance. Or le plus souvent, l’usage de cet argent est purement fictif.
Narcisse est l’un de ceux qui sont déçus du comportement de la police. » Plusieurs fois nous sollicitons l’appui de la police pour nous protéger, mais c’est bien dommage qu’on nous demande de payer de carburant dans leurs véhicules… il nous exigent des conditions que nous ne comprenons pas » a-t-il déploré.
Ce comportement qui tend à devenir un mode de fonctionnement dans les unités de la police est aussi décrié par leurs responsables. Selon la Direction Générale, toutes les unités d’intervention reçoivent hebdomadairement du carburant fournit par l’Etat. Dénonçant cette pratique, le Directeur Général, le Colonel Bienvenu ZOKOUE demande à la population d’exiger des reçus si on leur exige de payer de l’argent pour des interventions. Il promet par ailleurs des sanctions pour les policiers récalcitrants.
« Nous apprenons aussi que nos éléments se livrent à cette pratique qui n’honore pas la police. Mais ceux qui le font s’exposent à des sanctions de dernières mesures » a rappelé le directeur général.
La police n’est pas la seule à être dans le lot. Les services des Sapeurs Pompiers sont aussi cités. Certaines unités exigent des frais de carburant avant d’intervenir.
« Il y a peu, un enfant est tombé dans un puits, nous avons appelé les sapeurs pompiers et ils nous ont fait savoir qu’il n’y a pas de carburant dans le véhicule d’intervention? C’est bien dommage! », a témoigné Olivier Mbanga se présentant comme victime de cette pratique.
Pour Patrick Bidilou Niabodé, Directeur Général de la protection civile, les agents qui se livrent à cette pratique seront identifiés et sanctionnés.
« Ce n’est pas juste que les services d’utilité publique soient utilisés à d’autres fins. Notre service travaille dans le sens d’identifier ceux qui font cela afin qu’ils soient sanctionnés, » a-t-il prévenu.
Les services de la police et des sapeurs pompiers fonctionnent à base d’un budget inscrit dans la Loi des finances.