Des filles mineures de 12 à 16 ans s’engagent de plus en plus dans la prostitution à Bangui. Le phénomène qui prend de l’ampleur inquiète plus d’un. Est-ce la pauvreté ou l’envie de faire le sexe ? Certaines filles choisissent davantage ce métier, poussées en général par la pauvreté et le suivisme. Enfermées dans cette course au gain, elles ont du mal à s’arrêter.
Dans le 5e arrondissement de Bangui, sur les trottoirs, dans les caves, au coin des boutiques ou encore des bâtiments inachevés, les jeunes prostituées sont visibles à partir de 21h au croisement Tiringoule à Benz-vi, un endroit où le plus vieux métier du monde se pratique allègrement. Le profil des jeunes filles qui s’adonnent à cette pratique est aussi divers que varié : Déscolarisées, orphelines, victime de suivisme, tout se résume selon elles à la pauvreté.
Ce travail dans le noir n’a pas de jour férié et donc pas de repos. Parmi elles, une adolescente de 14 ans, élève en classe de 5e.
» Je suis venue ici pour m’amuser comme d’habitude et c’est depuis cinq mois que je fréquente cet endroit que je trouve très cool. J’ai quitté la maison parce que ma marâtre m’a chassé pour avoir connu un garçon et mon père a brûlé tous mes effets. Depuis lors, je vis chez les amis et c’est avec ça que nous payons le loyer. Si le marché est fructueux, on peut avoir entre 15 à 18.000 Fcfa pour nous permettre de payer le loyer » a indiqué la jeune prostituée.
Le milieu est prisé et fréquenté par des curieux et des habitués. « Je suis venu chercher mon amie pour rentrer avec. Il est 22h, c’est l’heure de pointe, si elle passe la nuit et que je trouve concluant le marché, je peux lui donner 10 000 Fcfa » a fait savoir un client.
Dans ce secteur où la drogue est une matière première, les filles attendent les intéressés et la nuit peut être longue. Certaines assises sur des troncs d’arbres, d’autres debout. L’odeur des cigarettes et de l’alcool fait office de bienvenue.
« J’ai passé beaucoup de temps dans cette activité. Les parents m’ont inscrit à l’école mais j’ai décidé de tout arrêter, car l’école est très sombre pour moi » a soutenu cette fille réputée dans la prostitution dans le secteur.
La présence des filles de plus en plus mineures dans la prostitution est frappante. Pour elles, c’est une lutte pour la survie. Aucun quartier de Bangui n’échappe à ce phénomène. Nombreuses d’entre elles attendent leur réinsertion au profit des activités socioprofessionnelles afin de gagner dignement leur vie.