Au sortir de leur entrevue, les deux personnalités s’étaient réservées de tout commentaire à la presse. Un document de 6 pages dans lequel l’ancien président est revenu sur son retour au pays, les accusations de déstabilisation portées contre son parti le KNK et sa vision politique du pays.
Officiellement, François Bozizé avait prévu de lire son allocution devant le Président Toudera et en présence des représentants de l’Union Africaine, de la CEEAC et des garants de l’accord de paix du 6 février. Arrivé au palais de la Renaissance, la réalité étant autre, l’homme a seulement remis le document au Chef de l’Etat durant leur tête-à-tête.
Abordant son retour à Bangui, François Bozizé dit avoir le sentiment d’être un persona non grata dans son propre pays alors que ses droits fondamentaux ont été bafoués en violation de la constitution du 30 mars 2016.
« Je suis conscient que la politique peut parfois être un milieu sale où la vérité trouve difficilement sa place mais j’ai quelque peu de mal à appréhender les motivations de ceux qui en veulent jusqu’à ma vie lorsque l’on sait que pour beaucoup d’entre eux, j’ai travaillé avec ces derniers sans considération aucune en dehors de leurs compétences et de la faculté qu’ils avaient à faire avancer la RCA » a écrit l’ancien président, dénonçant un « traitement anti patriotique ».
Se présentant comme victime d’injures répétées sur la place publique, notamment par le biais des proches collaborateurs du Chef de l’Etat, le président du KNK pense qu’il ne mérite pas un tel traitement et balaie du revers de la main, les allégations de tentative de coup d’Etat dont son entourage et lui-même seraient les instigateurs. Pour François Bozizé, ces rumeurs entretenues par les responsables du Mouvement Centrafrique Debout créent la psychose au sein de la population et ne contribuent pas à l’apaisement.
« Quoi qu’il en soit, je déclare aujourd’hui être rentré en Centrafrique car fatigué de ce long exil et animé par l’esprit de pardon…Je me tiens à disposition afin d’œuvrer pour la paix, la stabilité et la consolidation du processus démocratique par l’organisation d’élections libres, transparentes apaisée et inclusives » a conclu l’ancien président qui n’a pas fait de propositions concrètes dans sa note.