François Bozizé Yangouvonda est né le 14 octobre 1946 à Mouila, au Gabon. Il est engagé très tôt dans l’armée et devient général de brigade sous Jean Bedel Bokassa Avec le général MAYOMOKOLA, il devient responsable des troupes militaires de Bangui.
C’est à lui qu’est confiée la charge de la répression des manifestations de lycéens, du 15 au 20 janvier 1979. Cette répression a fait plusieurs dizaines de morts parmi les élèves. C’est le point de départ de la commémoration de la « journée des martyrs » le 18 janvier de chaque année.
En 1982, François Bozizé soutient l’opposition et tente un coup d’Etat contre le général André Kolingba. Il échoue et s’exile au Togo avec Ange-Félix Patassé, le chef politique du coup d’État.
Dix ans plus tard, le général Kolingba, suivant le mouvement amorcé dans les anciennes colonies francophones, tient une élection présidentielle libre, multi-partite et équitable. Bozizé tente une sortie politique qui ne lui réussit pas. Ange-Félix Patassé est élu président de la République.
Au fil des ans, Bozizé devient un des hommes forts du régime Patassé et surtout sa courroie de transmission dans l’armée. Bozizé rétablit, avec l’aide militaire de la France, le calme après les mutineries de 1996 et 1997. Devant la montée des mécontentements dans l’armée, Patassé ressent le besoin de donner plus de pouvoirs à Bozizé. Il le nomme chef d’état-major des armées centrafricaines. Bozizé sert loyalement Patassé lors de très fréquentes mutineries et autres tentatives de coup d’État.
Patassé est de plus en plus contesté en Centrafrique. En Mai 2001, un autre coup d’Etat échoue contre lui. Ce sont les troupes libyennes qui assurent la sécurité du président. L’entourage de Patassé le conteste de plus en plus et on lui reproche même une participation à cette tentative de renversement ou tout du moins un certain laisser-faire. Face à cette situation il fuit au Tchad voisin avec quelques troupes.
De là, mène quelques incursions en Centrafrique qui n’inquiètent pas le pouvoir de Bangui. Le soutien tchadien à l’égard des activités militaires de Bozizé irrite Patassé au plus haut point. Patassé accuse son homologue tchadien et cherche l’aide de la France pour assurer sa sécurité. La tentative de renversement d’octobre 2002 échoue. Patassé en plus des libyens, l’appui du Mouvement de Libération du Congo MLC, un groupe de miliciens soutenus par l’Ouganda et actifs dans la guerre civile en République démocratique du Congo voisin. C’est le phénomène des Banyamulenge en Centrafrique.
Devant l’instabilité chronique de la RCA et le manque total de soutien populaire, la France laisse poliment tomber Patassé.
Le 15 mars 2003, alors que Patassé est en voyage au Niger, Bozizé rentre au pays et s’empare de Bangui sans grands efforts. Patassé doit alors partir en exil au Cameroun puis au Togo. Bozizé devient chef de l’État et promet de normaliser la politique pour le retour à la démocratie. Des élections démocratiques et multipartites sont promises par Bozizé qui les fixe, après plusieurs reports au 13 février 2005. Il en sort vainqueur.
Il est réélu au premier tour de l’élection présidentielle de 2011 avec 64,37% des voix face à Ange-Félix Patassé (21,41 %) et Martin Ziguélé (6,8 %). Plusieurs candidats déposent des recours devant la cour constitutionnelle, dénonçant des fraudes. La cour rejette les recours mais dans l’annonce des résultats finaux, elle écarte les résultats de certains bureaux de vote jugés « litigieux »[].