Face à la psychose générale ayant gagné la population centrafricaine sur une éventuelle propagation du coronavirus ou le COVID-19 dont le premier cas centrafricain a été confirmé sur un sujet italien, le gouvernement et l’ensemble du système des Nations Unies en Centrafrique se montrent déterminés à limiter la propagation du virus. Si le gouvernement rassure que le pays « n’est pas encore en épidémie du COVID-19 », l’unité de police de la Minusca rassure par ailleurs, que des mesures strictes sont prises pour la mise en quarantaine des supposés porteurs du virus.
Bangui et une partie de la République centrafricaine étaient gagnées par la grande peur au moment où le premier cas confirmé du coronavirus a été déclaré sur le territoire. Des folles rumeurs circulaient faisant état d’une éventuelle propagation du COVID-19 à travers le pays. Surtout que le sujet italien, premier porteur de ce virus avait été en contact avec plusieurs personnes avant d’avoir été déclaré positif et mis en quarantaine au centre d’isolement de traitement de l’Hôpital de l’Amitié. Plusieurs dizaines de personnes ayant été suspectées d’avoir été proches du prêtre italien pendant le développement des symptômes de la maladie avaient été transférées à Bangui au laboratoire de l’Institut Pasteur pour examen avant d’être déclarés officiellement « non atteints » par l’Institut Pasteur et le ministère de la santé.
En plus de ces inquiétudes, viennent s’ajouter celles de certains citoyens centrafricains et expatriés travaillant pour des institutions internationales ayant effectué des missions dans certains Etats touchés par l’épidémie avant de signer leur retour sur le territoire centrafricain.
Une situation qui n’a pas laissé indifférents le gouvernement centrafricain et l’ensemble du système des Nations Unies en Centrafrique qui y ont tenu ce mercredi 18 mars 2020 un point de presse pour rassurer la population et informer sur les dispositifs de prévention contre la propagation de l’épidémie. « Par rapport à la situation de la pandémie, nous venons de découvrir un cas importé. Il n’y a pas de cas parmi les autochtones, ni parmi les personnes vivant à Bangui, ce qui vient à dire que nous ne sommes pas en épidémie » a rassuré M. Pierre Somsé, Ministre de la santé avant de préciser que « l’ultime but de lutter contre la pandémie n’est pas minoré. Notre objectif est qu’à partir de ce premier cas nous ne soyons pas exposés à des risques de propagation ».
Depuis l’annonce de la pandémie du COVID-19, le gouvernement centrafricain a renforcé les dispositifs stricts au niveau des contrôles aériens et routiers. Ces dispositifs sont toujours maintenus selon le ministre de la santé. « Nous maintenons toujours les dispositifs de contrôle au niveau de l’aéroport, nous effectuons des contrôles sanitaires sur les personnes qui viennent des pays touchés par l’épidémie, car, tous ceux qui viennent des pays atteints sont considérées comme des potentiels suspects », a martelé M. Somsé.
L’occasion de ces échanges avec la presse a été aussi pour le membre du gouvernement d’alerter sur les débordements constatés dans la mise en quarantaine chez certains individus en provenance des pays touchés. « Le défi auquel nous sommes confrontés est que certains compatriotes et aussi d’autres partenaires travaillant en Centrafrique revenant des pays touchés par le COVID-19 ne veulent pas se soumettre à la mise en quarantaine » s’est insurgé le ministre de la santé. L’unité de police civile de la Minusca, pour sa part, a rassuré sur des mesures fermes ayant été amorcées au sein de son service pour permettre de prévenir la propagation de la maladie.
Le 1er cas positif du coronavirus ou COVID-19 a été déclarée en République centrafricaine le samedi 14 mars 2020. Le premier porteur du virus en Centrafrique est un prêtre italien. Le clergé a été contaminé après qu’il s’était rendu à sa terre d’origine pour des séjours de repos. Rentré à Bangui le 8 mars, Père Giovanni a été en contact avec plusieurs personnes, pour avoir servi officiellement une messe en la paroisse de Fatima et, avoir été conduit à sa résidence à Mbaiki. Quelques jours après des traitements intensifs par l’Institut Pasteur et sa mise en quarantaine à l’Hôpital de l’Amitié, le sujet italien se porte actuellement bien selon les informations du gouvernement centrafricain.