La République centrafricaine, à l’instar des autres pays de la région, dépend énormément de l’élevage des bovins pour sa consommation locale. La viande de bœuf est comptée parmi les aliments les plus consommés du pays du fait de sa constance sur le marché et de son prix quasi abordable. Cependant, cet aliment devient de plus en plus rare sur les marchés de la capitale.
Suite à l’insuffisance de la viande de bœuf sur les marchés de Bangui, les consommateurs se plaignent. Ils ne connaissent pas les raisons de cette rareté qui a aussitôt occasionné la flambée des prix. Dans certains marchés, on peut observer les tables quasi vides. Quelques bouchers contactés par Radio Ndeke Luka évoquent des difficultés d’approvisionnement au marché à bétail de Bouboui. Ils ajoutent également que le prix des bovins est en hausse considérable.
Quant aux marchands de bétails, ils évoquent des tracasseries diverses lors des convoyages des bovins. Des difficultés d’ordre sécuritaire sont signalées par ces derniers car certains éleveurs justifient cette hausse par les multiples taxes qu’ils payent aux groupes armés à l’intérieur du pays.
Le syndicat des bouchers soutient pour sa part que cette pénurie fait suite à la décision du ministère de l’Elevage qui planifie l’achat des têtes de bœufs que deux fois par semaine.
« Le chef du département de l’élevage nous a appelés pour nous dire, il faut choisir le jour du marché. Il ne faut pas que le marché soit ouvert tous les jours. Les commerçants de bétails doivent emmener les bœufs deux fois dans la semaine. Au lieu d’emmener directement les lundi, mardi et mercredi, ils doivent les stocker quelque part en vue d’attendre le jour choisi par le département » affirme Moïse Houlzia, président du syndicat des bouchers centrafricains.
Cependant, le ministère de l’Elevage, qui ne reconnait pas ce problème de programmation, rejette cette affirmation qu’il qualifie de confusion. Il parle lui, de difficultés liées à la transhumance.
« Aucun achat n’est programmé. Le marché à bétail est ouvert tous les jours. Les commerçants et les bouchers s’y rendent et les transactions se font normalement. Comme je viens de l’expliquer, il s’agit juste des bovins qui viennent à pieds. Ceux là, ne peuvent venir que mardi ou vendredi. Il faut reconnaitre que nous sommes en période de transhumance ; certains éleveurs quittent leurs résidences habituelles pour le pâturage et la quête d’eau. Ce qui se traduit parfois par une rareté de bétails » a conclu Dr Emmanuel Namkoisse, Directeur de cabinet de ce département.
Devant cette situation qui joue énormément sur le panier de la ménagère, les consommateurs paient le lourd tribut. Certaines familles se contentent d’autres aliments pour palier ce manque. D’autres, par manque de moyen, se jettent sur les légumes afin de joindre les deux bouts.