Lancée le 29 mai 2019 à Bangui par les partis politiques de l’opposition et quelques organisations de la société civile dans le but de s’opposer aux pratiques antidémocratiques, le Front uni pour la défense de la Nation « E Zingo Biani » a mis fin à ses activités le samedi 25 avril 2020.
Composée de quatre entités venus des partis politiques, des organisations de la société civile, des syndicats et des personnalités indépendantes pour la plupart, des sceptiques de l’Accord de paix et de réconciliation de Khartoum, ce front commun soupçonnait le gouvernement centrafricain d’être en collusion avec les groupes armés. Près d’une année après sa mise en place, le front uni pour la défense de la Nation « E Zingo Biani » met fin à ses activités. Dissoute par ses propres membres, conformément à l’article 9 de sa charte, le mouvement se félicite des activités menées et de sa contribution dans l’animation de la vie politique centrafricaine. Même si les choses n’ont pas vraiment évolué, les responsables se félicitent des réalisations du front en éveil populaire. Cela fait suite, il y a quelques mois, au détachement de certains partis politiques en vue de la mise en place d’une autre plate-forme.
Après le départ de ceux-ci, il s’avère que « E Zingo Biani » n’avait plus sa nature initiale qui était au départ, une plate-forme sociopolitique. C’est comme ça que nous avons décidé de prononcer sa dissolution, qui d’ailleurs, était prévue » explique Gervais Lakosso, Coordonateur de ladite plate-forme et responsable du Groupe de travail de la société civile, affirmant que « E Zingo Bian n’était pas à délai indéterminé. Son but était de faire la pression pour obtenir des améliorations dans le système de gouvernance avant l’enclenchement du processus électoral ».
A quelques mois des élections générales, où les initiatives et stratégies se multiplient, les organisations de la société civile, certaines centrales syndicales et quelques personnalités libres se désolidarisent des actions purement politiques conformément à leurs statuts.
» La période électorale est une période intensément politique, les organisations de la société civile, les syndicats et les personnalités indépendantes ne peuvent plus continuer à s’associer avec les politiques car durant la période électorale, nous allons joué des rôles différents, » a fait savoir Gervais Lakosso.
Cette décision intervient, pendant qu’une initiative parlementaire visant la prorogation des mandats présidentiel et législatif est sur la table du gouvernement. À huit mois de la tenue des scrutins du 27 décembre 2020, dans ce contexte de pandémie de Covid-19, l’incertitude plane autour du vide constitutionnel en cas d’expiration des mandats.